FIMA 2013-Mariah Bocoum : « un nouveau Chris Seydou au Mali »


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Mariah Bocoum Keita est l’une des étoiles montantes de la mode africaine et la créatrice du label « Les péchés mignons », un espace créatif de mode et de couture à Bamako. Présentant sa dernière collection au FIMA 2013, elle répond aux questions d’Afrik.com.

Sa dernière collection présentée au FIMA 2013, qu’elle a appellée « Yelen » (lumière en Bambara) a été très appréciée par le public. Mariah Bocoum Keita est d’avis qu’il est temps pour « l’Afrique qui est restée trop longtemps dans l’obscurité, de sortir vers la lumière ».

Afrik.com : Comment êtes-vous venue dans la mode ?

Mariah Bocoum :
Cela fait longtemps que j’évolue dans le milieu car avant d’être créatrice, j’ai d’abord été mannequin. J’ai beaucoup défilé quand j’étais plus jeune, mais Chris Seydou, un grand créateur africain qui vivait en Europe et qui a travaillé avec des grands créateurs de France comme Pierre Cardin, m’a donné l’envie de faire de la mode. Quand il est rentré au Mali, j’ai défilé pour lui. Mon objectif c’est qu’il y ait un autre Chris Seydou au Mali. Ce qui m’impressionnait dans son travail, c’était ses finitions. C’était quelqu’un de très méticuleux et son travail était très propre, ce qui est rare en Afrique.

Afrik.com : Parlez-nous un peu de votre dernière collection ?

Mariah Bocoum :
C’est une collection que j’appelle « Yelen » qui signifie lumière en Bambara. L’Afrique a besoin de lumière, je pense qu’on est resté trop longtemps dans l’obscurité et il serait temps qu’on ait un peu de lumière. Et c’est ce message que je veux faire passer. Pour cette collection, j’ai beaucoup cherché, j’ai vu des centaines de tissus et finalement mon choix s’est porté sur la wax, une matière que j’aime beaucoup. C’est un wax de soirée avec du bleu, du doré et des paillettes. Je voulais faire quelque chose de plus festif, de plus gai, pour montrer une image de l’Afrique autre que ce que l’on voit en ce moment.

Afrik.com : C’est la deuxième fois que vous participez au FIMA, en tant que créatrice qu’est-ce que cela vous apporte ?

Mariah Bocoum :
Le FIMA c’est une plateforme internationale. Il y a tellement de médias, de visibilité et on a vraiment besoin de ça pour montrer notre savoir-faire. Pour nous créateurs africains, il y a vraiment un manque de visibilité et l’opportunité qu’Alphadi nous offre là, c’est vraiment magique. Le FIMA nous permet aussi de rencontrer d’autres créateurs. C’est ici que j’ai rencontré Adama Paris qui organise aussi des événements comme la « Black Fashion Week » à laquelle j’ai participé en octobre dernier.

Afrik.com : Quels sont vos projets après ce FIMA 2013 ?

Mariah Bocoum :
Mon prochain projet c’est la « Bamako Fashion Week » pour 2014 qui réunirait des créateurs d’un peu partout. On est toujours entrain d’y travailler. C’est très difficile en raison de la situation actuelle du pays.

Afrik.com : Seriez-vous organisatrice de cet événement ?

Mariah Bocoum :
Non, pas tout à fait. C’est une association dont je suis Secrétaire générale. Il s’agit de l’Alliance des couturiers et créateurs du Mali, et c’est avec cette association que nous essayons de monter ce projet. On y travaille toujours pour l’instant, il n’y a rien d’encore concret. Mais on a vraiment besoin d’un événement comme ça au Mali, pour soutenir la création.

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