Fêtes de fin d’année : où est passé le « made in Cameroun? »


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Pendant les fêtes de fin d’année, de nombreux ménages camerounais préfèrent volontiers se tourner vers les produits fabriqués à l’étranger lorsqu’ils font leurs emplettes. Une part très insignifiante est réservée aux produits locaux.

(De notre correspondant)

A Quelques jours de la fête de Noël et de la Saint Sylvestre, les boutiques et les supermarchés ne désemplissent plus. A Mokolo, le plus grand marché de la ville de Yaoundé, c’est l’ambiance des grands jours. Parents et enfants font le tour des boutiques à la recherche des vêtements et chaussures pour le jour-j. Sur les étales, l’on retrouve des produits de luxe et bons marchés. Tous ont la particularité de provenir de l’extérieur du Cameroun.

Jean de Dieu, vendeur de chaussures de seconde main, nous renseigne sur la provenance des ces articles « Tout ce que je vends ici provient de l’Europe, nous avons des grossistes qui viennent ici avec des containers plein de ballots de chaussures et nous faisons le tri, pour les proposer aux clients » nous révèle-t-il. Sur lesdites chaussures, on voit estampillées sur quelques unes d’entre elles « made in china » « made in Italy ». Quelques pas plus loin, une foule nombreuse discute autour d’un hangar plein de vêtements. Approchée, la vendeuse nous fait savoir qu’il s’agit des premiers choix de vêtements chinois. Dans les magasins de vente de jouets, l’image est encore plus saisissante. A perte de vue, des milliers de jouets recouvrent le magasin. Afin de connaitre s’ils sont fabriqués au Cameroun, le gérant dans un éclat de rire nous répond en nous demandant « mon frère on fabrique quoi au Cameroun ?»

La situation n’est guère différente dans les rayons dédiés aux liqueurs dans les supermarchés. Pour la circonstance, les populations de classe moyenne qui s’offrent volontiers des bouteilles de vin bon marché fabriqués localement, optent pour les vins de marque. Thierry, jeune cadre dans une entreprise privée, habitué à boire de la bière locale, fera lui aussi le grand pas. « Au vue de la circonstance, je boirai volontiers avec des amis un verre de « Grands champs » et pourquoi pas une « coupe de Moét », révèle t-il. Dans le panier de la ménagère, bien que l’importation des poulets congelés soit interdite, une portion assez congrue est tout de même réservée aux productions locales. Maquereau, thons demeurent de loin les aliments affectionnés par les ménagères. Les mets traditionnels jadis affectionnés lors des ces occasions sont relégués au second plan. « Pour les fêtes de fin d’année, je préfère offrir à mes proches ce qu’ils n’ont pas l’occasion de consommer tous les jours », nous confie une mère de famille.

« Bien que les fêtes de fin d’année soit une occasion pour les familles de s’offrir de belles choses, l’Etat camerounais doit tout faire pour stimuler la production locale et intéresser les consommateurs. Car l’on ne peut prétendre devenir un pays émergent à l’horizon 2035 sans une production locale forte », nous suggère Justin Yapuagnigon, économiste.

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