Expulsions de RD-Congolais : Kinshasa et Brazzaville s’affrontent en commission


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La République démocratique du Congo (RDC) a accueilli, ce lundi, une commission mixte sur le dossier des expulsions de ressortissants de la RDC par Brazzaville. Ce rendez-vous était placé sous le signe de l’apaisement des tensions.

La RDC et le Congo voisin semblent déterminés à faire retomber la tension entre les deux pays, suite à l’expulsion par Brazzaville de milliers de ressortissants RD-Congolais. Les ministres de l’Intérieur et de la Défense, ainsi que les responsables de l’immigration et de la surveillance des frontières des deux pays, se sont ainsi retrouvés, ce lundi 2 juin à Kinshasa, afin de trouver un terrain d’entente. Car, depuis près de deux mois, pas moins de 135 000 ressortissants de la RDC ont quitté le Congo-Brazzaville. De nombreuses familles auraient été expulsées violemment, et certaines d’entre elles affirment avoir fait l’objet de violences.

Violation des accords de libre circulation

Le ministre de l’Intérieur en RDC, Richard Muyej, a accusé Brazzaville de ne pas avoir prévenu Kinshasa de l’ampleur de l’opération, parlant de « brutalité » et de « conditions inacceptables » d’expulsions. Ce dernier a par ailleurs accusé le pays voisin d’avoir « violé » les accords de libre circulation signés par les deux pays, en 1999. Son homologue de Brazzaville, Raymond Mboulou, a pour sa part indiqué que les expulsions, qui pourraient continuer, respectent les procédures et ne violent pas le principe de droits de l’Homme.

1 900 expulsés ?

« Nous ne pouvons pas dire que les expulsions vont s’arrêter. Tant qu’il y aura des criminels, les expulsions continueront. Les pots cassés se réparent si ce sont seulement des gens réguliers. Est-ce qu’ils sont réguliers ? Vous allez obliger le Congo à recevoir les gens irréguliers ? Nous avons expulsé près de 1 945 (personnes). Ce sont des criminels. Nous avons les dossiers », a déclaré le ministre de l’Intérieur du Congo-Brazzaville, à RFI. Les autorités de Brazzaville refuseraient donc d’admettre qu’il y ait pu avoir des dérapages comme l’ont indiqué de nombreux ressortissants de la RDC. Le plus troublant sont les chiffres avancés par Brazzaville. Selon le ministre, seuls 1 945 personnes ont été expulsés et le reste ne sont que des départs volontaires, alors que Kinshasa parle de plusieurs milliers de personnes expulsées.

Ces expulsions dénoncées par Kinshasa sont à l’origine de la crise diplomatique entre les deux pays. L’objectif de cette commission mixte est de normaliser à nouveau les relations entre les deux pays. Durant cette commission, l’enjeu de Brazzaville sera de prouver que seuls 1 945 RD-Congolais ont été expulsés et qu’il n’y a eu aucun débordement suite aux départs volontaires. De son côté, Kinshasa devra prouver que les droits de l’Homme n’ont pas été respectés et que le chiffre de 1 945 est inexact.

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