Etats généraux de la communication : le rêve est-il permis ?


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A l’issue des trois jours de consultations lors de la 2e édition des Etats généraux de la Communication tenus du 5 au 7 décembre dernier à Yaoundé, de nombreuses résolutions visant à changer radicalement l’image de la presse camerounaise ont été prises. Déjà, c’est une lueur d’espoir qui se dégage pour de nombreux journalistes camerounais.

(De notre correspondant)

Le milieu de la presse camerounaise va-t-il connaitre une véritable révolution ? L’on serait tenté de le dire au vu des résolutions qui sanctionnent l’issue des deuxièmes états généraux de la communication récemment tenus à Yaoundé. Parmi les résolutions les plus notoires, la redéfinition du statut de journaliste. De ce fait, selon ces nouvelles résolutions, tout journaliste doit « être diplômé d’une école de journalisme » à défaut d’« être titulaire d’une licence ou d’un diplôme équivalent au bac+3 ».

Pour appuyer ces nouvelles propositions qui ne manquent pas de soulever la polémique, les professionnels de l’information ne manquent pas d’arguments. « Le contexte dans lequel ont eu les derniers états généraux de 1994 étaient complètement différents de ceux de ce jour. A l’époque, il y avait pas autant d’école de formation des professionnels de la communication, mais aujourd’hui il y a de nombreuses écoles qui le font… Donc il est temps de revenir à ce qui devrait être depuis longtemps », affirme Antoine Wongo Ahanda, ancien enseignant de journalisme devenu conseiller.

D’autre part, ces états généraux à travers ces résolutions voudraient viabiliser davantage les entreprises de presse en préconisant la création à court terme, d’un compte d’affectation spécial et plus tard, une banque dédiée aux entreprises de la communication. Afin de parvenir à une autorégulation du secteur, les professionnels de la communication réunis à Yaoundé ont proposé la création d’un ordre de journalistes, semblable à celui des avocats ou des architectes, qui se chargera de la mise sur pied d’une charte déontologique.

Un espoir, mais davantage de doute

Après la publication des résolutions des états généraux de la communication, 2012, les sentiments sont assez mitigés au sein des professionnels de la communication. Pour de nombreux hommes de médias, seule l’application desdites mesures pourrait les convaincre de la bonne foi du gouvernement d’assainir la profession. « Au Cameroun, on a les plus belles lois dans tous les domaines, l’on a eu la convention collective chez les journalistes qui devait leur permettre de sortir de la précarité, mais elle n’est pas du tout appliquée. Aujourd’hui, on parle des résolutions des états généraux de la communication, j’y crois pas du tout, il s’agit pour le gouvernement de se faire bonne conscience, tout en disant qu’on a essayé d’assainir », rapporte un journaliste.

Organisé pendant trois jours à Yaoundé (du 5 au 7 décembre), les 2ème états généraux de la communication ont réuni dans la capitale camerounaise de nombreux professionnels de la communication dans le monde. Parmi les personnalités invitées, l’on a pu voir à l’ouvrage Hervé Bourges, fondateur de l’école supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic – Yaoundé), Olivier Zegna Rata, président du groupe Afrik.com et de nombreux autres. Les résolutions desdites assises seront soumises au Premier ministre, et un comité de suivi également sera mis sur pied a rassuré Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la communication.

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