Entretien avec Mónica Carrillo, présidente du Centre d’Études et de Promotion des Afropéruviens


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Si les recherches relatives au trafic des esclaves africains durant la période coloniale abondent, il existe un manque d’études contemporaines sur leurs descendants, les afropéruviens, indique Mónica Carrillo, présidente du Centre d’Études et de Promotion des Afropéruviens Lundú.

Quel était l’objectif principal de la Première Rencontre internationale des Études des la Diaspora Africaine ( I Encuentro Internacional de Estudios de la Diáspora Africana ) au Pérou ?

Mónica Carrillo : Susciter le débat au niveau éducatif. Il faut créer une chaire d’études afropéruviennes dans le pays et discuter des possibilités pour la population afropéruvienne d’accéder à l’éducation supérieure. Lors de la Rencontre, nous avons fait des échanges et discuter avec des chercheurs et des étudiants sur les avancées y relatives dans d’autres pays.

L’idée d’une « chaire afropéruvienne » est-elle davantage liée à la création d’un cours académique ?

Mónica Carrillo : Non. Nous pensons plus la chaire comme une dimension, qui peut toucher divers niveaux d’enseignement et permettre l’inclusion du fait afropéruvien dans l’enseignement supérieur.

Y a-t-il au niveau de l’État une conscience de ces carences?

Mónica Carrillo : Nous avons rencontré un niveau d’ouverture au Ministère de l’Éducation et nous avons eu plusieurs réunions avec l’OBEC. Nous espérons concrétiser quelques bourses. Nous avons aussi une proposition pour l’éducation de base: un module visant à sauvegarder les contributions afropéruviennes.

Les indicateurs sur les afropéruviens sont-ils actualisés ?

Mónica Carrillo : Les variables afrodescendantes ne sont pas incluses au Pérou, contrairement à ce qui se passe en Équateur, en Colombie, au panama, en Argentine, au Chili et au Vénézuela. De plus, le recensement national aura lieu en 2017, mais nous ne disposons que des projections des ONG qui indiquent qu’entre 8 et 10% de la population péruvienne est afrodescendante.

Lors des deux prochaines années, il y aura des élections politiques…

Mónica Carrillo : Oui, et c’est la raison pour laquelle nous voulons placer dans l’agenda électoral l’idée de la nécessité de l’adoption de politiques spécifiques en faveur de la population afropéruvienne.

Il y a cependant des afropéruviens qui ne se reconnaissent pas comme tels, et il s’agit d’une difficulté …

Mónica Carrillo : L’identité est quelque chose de volontaire. Et lorsqu’on vit une situation de racisme, comme celle que l’on vit au Pérou, on ne voudra pas être celui dont ont te dit qu’il représente le mal. Lors du recensement ou l’enquête de foyers, on doit demander si la personne est afropéruvienne ou afrodescendante et la personne a le choix. En Colombie, lors du premier recensement, seuls 2% des personnes se sont reconnues afrocolombienne, au second 5% et au troisième ils représentaient 14%.

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