Election Présidentielle en RDC : la Grande-Bretagne et le Canada, de (bons) exemples à suivre  


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Le Royaume-Uni et le Canada ont annoncé, il y a quelques jours, leur volonté de participer au financement du processus électoral en RDC. L’objectif affiché : permettre à l’élection présidentielle de se tenir dans les délais constitutionnels, fixés au 27 novembre 2016 pour la présidentielle. C’est aussi une façon d’ôter au Président Kabila l’un de ses principaux arguments pour ne pas respecter le calendrier électoral tel que prescrit par la Constitution, à savoir l’absence de financement pour les élections…

Dans une déclaration officielle en date du 4 mars dernier, Nick Hurd, le ministre britannique de la Coopération internationale, a annoncé l’octroi d’un financement significatif pour le processus électoral en RDC. « Le Royaume-Uni se tient prêt à appuyer le processus électoral en RDC. A cette fin, le gouvernement britannique s’est engagé jusqu’à hauteur de 11,4 millions de £ en vue de soutenir des élections libres et équitables », a-t-il déclaré.

 Toutefois, le communiqué, rédigé pour l’occasion, ne manque pas de souligner que « l’expérience internationale montre que (c’est) la volonté politique (qui) détermine l’organisation d’élections crédibles dans les délais constitutionnels », ajoutant que « les élections présidentielle et législatives, prévues en novembre 2016, devraient être une priorité ». Une façon de mettre le Président et le Gouvernement congolais, accusés de traîner les pieds, face à leurs responsabilités.

« Cependant », relèvent les autorités britanniques, « nous constatons avec une vive préoccupation que les délais fixés dans le calendrier électoral de février 2015 n’ont pas été respectés. » Et d’en appeler au Gouvernement mais également à la CENI, dont la partialité est vivement contestée par l’opposition, afin qu’ils prennent « les mesures requises sans plus tarder pour s’assurer que les élections programmées en vertu de la Constitution de la RDC se tiennent comme prévu » dans les délais constitutionnels. 

 Par ailleurs, avertit le ministre britannique, « le financement de la communauté internationale ne sera une réussite que si le Gouvernement de la RDC et d’autres acteurs s’engagent à organiser des élections ». Message reçu cinq sur cinq par le Canada qui a emboîté le pas au Royaume-Uni. Ginette Martin, l’Ambassadrice canadienne en RDC, a déclaré que son pays « mise (également) sur une RDC déterminée à construire sur ses acquis démocratiques ». Pour ce faire, elle  annonce une mise à disposition « de fonds pour accélérer le processus électoral. »

Les décisions prises par le Canada et le Royaume-Uni confortent l’opposition congolaise qui affirme de manière constante qu’il est encore techniquement possible de tenir les délais dans l’organisation des élections. Ce que confirme, par ailleurs, l’Organisation International de la Francophonie (OIF) en soutenant que le fichier électoral en RDC est susceptible d’être révisé dans un délai de quatre mois.

En RDC, l’opposition et la société civile ont largement salué cette nouvelle. Sur son compte Twitter, Moïse Katumbi, le très populaire dernier gouverneur de l’ex-Katanga et figure emblématique du G7, l’une des principales plateformes de l’opposition, a exprimé sa reconnaissance: « Merci au Royaume-Uni et au Canada pour les annonces d’aide financière au processus électoral, deux pays amis de la démocratie en RDC ». Beaucoup espèrent désormais dans le pays que cet exemple sera suivi par d’autres grandes puissances, en particulier les Etats-Unis, la Belgique et la France.

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