Egypte : les journalistes d’Al-Jazeera maintenus sous les verrous


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Un tribunal égyptien a refusé ce lundi de libérer sous caution les journalistes d’Al-Jazeera emprisonnés depuis bientôt 100 jours pour soutien présumé aux Frères musulmans.

Le méli-mélo judiciaire concernant les journalistes d’Al-Jazeera se poursuit. Un tribunal égyptien a refusé ce lundi de les libérer sous caution. Ces journalistes de la chaîne qatarie, dont l’Australien Peter Greste, ont déjà passé près de 100 jours en détention. Accusés d’avoir soutenu les Frères musulmans, la confrérie du président destitué Mohamed Morsi, proclamée « organisation terroriste » par les autorités, tous ont comparu de nouveau ce lundi. Lors de cette nouvelle audience, les trois journalistes détenus ont pu plaider leur cause hors du box grillagé des accusés.

« Je vous en prie, sortez-nous de prison, nous sommes fatigués. Nous n’en pouvons plus de la prison », a lancé le directeur du bureau d’Al-Jazeera English au Caire, l’Egypto-Canadien Mohamed Fadel Fahmy. « Aujourd’hui, notre seul désir est de continuer à nous battre pour laver nos noms, hors de prison. Nous sommes prêts à accepter toutes les conditions que vous nous imposerez », a renchéri Peter Greste, arrêté fin décembre au Caire en compagnie de Fadel Fahmy et de l’Egyptien Baher Mohamed.

« Nous ne sommes pas un risque pour l’Egypte »

Ce dernier a également lancé un appel désespéré à sa libération. « Ma femme est enceinte et elle vient me visiter en prison avec nos enfants. C’est extrêmement fatiguant. Je demande ma libération sous caution pour être à ses côtés ». Au total, 20 personnes sont poursuivies, dont plusieurs par contumace. Seize Egyptiens sont accusés d’appartenance à une « organisation terroriste » et quatre étrangers de leur avoir fourni « argent, équipements et informations pour diffuser de fausses nouvelles et faire croire à une guerre civile ». « L’idée que je puisse avoir une connexion avec les Frères musulmans est vraiment grotesque », a insisté Peter Greste. « Je voudrais insister sur le fait que nous ne représentons pas un risque, que ce soit pour l’Etat égyptien ou pour n’importe quel individu. Nous n’avons pas été accusés de crime ou de violence. Nous n’avons pas été arrêtés en possession d’armes ».

Mokhless El Salhy, avocat des journalistes d’Al-Jazeera, a confié à l’AFP que ses clients travaillaient « de façon professionnelle et objective.
Ils couvraient des affrontements entre manifestants et forces de sécurité, comme toutes les autres télévisions. Ils n’ont rien inventé ni fabriqué». « Après trois audiences, il est clair qu’il n’y a aucune charge valable contre nous. Aucun témoignage ne nous incrimine », a confié à l’AFP Fadel Fahmy. Pour tenter de convaincre le tribunal de sa bonne foi, il a également affirmer qu’il était un « libéral » et qu’il lui arrivait de boire de l’alcool, preuve selon lui qu’il ne peut appartenir aux Frères musulmans.

Ce procès, qui a provoqué un levé de boucliers à l’international, est vu par les défenseurs des droits de l’Homme comme une illustration du retour d’un pouvoir autoritaire,

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