Egypte: jugement du policier responsable de la mort d’une manifestante


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Un policier égyptien va être jugé pour la mort d’une manifestante de gauche, tuée en janvier dernier, a annoncé ce mardi le parquet.

La mort de Chaïmaa al-Sabbagh, survenue lors d’un rassemblement marquant le quatrième anniversaire de la révolte de 2011, a suscité l’indignation en Egypte. Le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a demandé à ce que le responsable soit traduit en justice. Ce qui va être chose faite car le responsable de mort de cette manifestante va être jugé, selon le parquet. Par ailleurs , il s’agira « du premier officier à être jugé pour la mort d’un civil dans le contexte de manifestation » selon un spécialiste de la justice et de la police de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels.

Un jugement attendu

L’enquête, ouverte après la mort de la manifestante, a révélé qu’elle a été tuée par de la chevrotine tirée par un officier de police lors du rassemblement. Cet officier ne va pas être jugé pour meurtre mais pour avoir infligé des coups et blessures ayant entraîné la mort et délibérément blessé d’autres manifestants. Par ailleurs, des manifestants qui participaient au rassemblement aux côtés de Chaïmaa al-Sabbagg vont être traduits en justice pour avoir violé une loi interdisant les rassemblements non autorisés par la police. Une décision qui réjouit l’organisation internationale Human Rights Watch qui souhaite que « le cycle infernal de l’impunité pour les violences policières » prennent fin. Toutefois, l’organisation de défense des droits de l’Homme critique la décision de traduire en justice les manifestants y voyant une comparaison dangereuse entre une manifestation pacifique et une fusillade mortelle.

La mort de Shaïmaa al-Sabbagh intervenait au lendemain de la mort dans les mêmes conditions d’une manifestante islamiste à Alexandrie, au nord du pays. Les abus de la police sous Hosni Moubarak ont été l’un des déclencheurs de la révolte de 2011, des dizaines de policiers ont été traduits en justice pour la mort de manifestants. Mais la plupart ont été acquittés, notamment l’ex-ministre de l’Intérieur de Moubarak et de hauts responsables de la police qui étaient jugés avec l’ancien raïs pour le meurtre de centaines de manifestants durant le soulèvement.

Dans les mois qui ont suivi la destitution de Mohamed Morsi, plus de 1 400 manifestants pro-Morsi ont été tués, plus de 15 000 de ses partisans emprisonnés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs condamnés par la communauté internationale.

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