Cristallisation des tensions au Burundi


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Le Président burundais Pierre Nkurunziza a publié, ce mercredi, un nouveau calendrier électoral fixant notamment l’élection présidentielle au 15 juillet prochain. L’opposition ne le reconnait pas et pose ses conditions pour une reprise du dialogue.

Après proposition d’un calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) lundi, le Président du Burundi, Pierre Nkurunziza, a entériné, mercredi, le nouveau calendrier qui n’est pas reconnu par l’opposition.

Un calendrier illégal selon l’opposition

Il fixe l’élection présidentielle au 15 juillet, les Législatives et les Communales au 29 juin, tandis que le scrutin sénatorial interviendra le 24 juillet. Ce calendrier est non-négociable, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, au risque de tomber dans un « vide constitutionnel » qui serait préjudiciable à la stabilité du pays.

L’opposition a rejeté ces nouvelles dates, justifiant de l’illégalité de la CENI après que deux membres sur cinq de l’institution, dont un vice-président, aient démissionné et quitté le pays.

La porte du dialogue se ferme

Les partis politiques d’opposition ont réaffirmé leurs conditions à l’organisation des scrutins et à la reprise du dialogue avec le gouvernement. Le vice-président du Frodebu, Frédéric Bamvuginuymvira, a jugé notamment « non-négociable » le retrait de la candidature du chef de l’Etat à un troisième mandat à la tête du pays, rapporte RFI. La mise en place d’une nouvelle CENI et le désarmement des mouvements de jeunes du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, font partie des conditions à remplir, a précisé le secrétaire général du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), François Nyamoya.

Alors que 17 partis d’opposition avaient signé un texte commun qui affirmait leur volonté de reprendre le dialogue, ils persistent à exiger le remplacement de l’Envoyé spécial de l’ONU, Saïd Djinit, jugé partial dans les négociations. L’institution onusienne l’a pourtant récemment confirmé à ce poste.

Les médias d’opposition fermés

L’opposition juge impensable l’organisation des élections dans ce contexte, alors que la plupart des médias d’opposition sont toujours fermés et que la répression policière est venue frapper les manifestations organisées depuis le 26 avril dernier.

Le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a déclaré s’inquiéter des activités d’une milice pro-gouvernementale « de plus en plus violentes et menaçantes ».

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