Côte d’Ivoire : tirs à Abidjan, Bouaké et Daloa


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Des coups de feu ont été entendus cette nuit et ce lundi matin à Abidjan, Bouaké et Daloa, trois grandes villes de Côte d’Ivoire, défiant l’ordre du gouvernement fait au mutins de déposer leurs armes.

Le bruit des armes à feu a été entendu près du palais présidentiel d’Abidjan, dans la deuxième ville du pays, Bouaké et à Daloa dans l’Ouest du pays, zone de production de cacao.

Les forces pro-gouvernementales se dirigeaient ce matin vers Bouaké, l’épicentre de la mutinerie. et le chef d’état-major des forces armées, Sékou Touré, a promis de mettre fin à la mutinerie.

Certains mutins seraient rentrés dans le rang, mais d’autres ont juré de se battre si des troupes loyalistes intervenaient. Une rencontre s’est déroulé hier, dimanche 14 mai entre des représentants des mutins et une délégation de l’état-major, mais sans résultat positif.

Craintes d’un conflit militaire

Les anciens rebelles représentent environ 8 400 soldats sur un total de 22 000 hommes dans l’armée de la Côte d’Ivoire.

Le soulèvement des soldats, la plupart des ex-combattants rebelles qui se sont battus pour amener le président Alassane Ouattara au pouvoir, a débuté à Bouaké vendredi avant de se répandre rapidement dans d’autres villes dont la capitale, Abidjan. Ce conflit est la suite de la révolte de janvier dernier où les soldats demandent le paiement d’arriérés de salaire et le versement des primes promises.

Après avoir laissé le trafic circuler plus tôt dans la journée, les mutins ont encore fermé Bouaké, qui se trouve sur l’axe principal entre la capitale commerciale Abidjan, l’un des plus grands ports de la région, et les pays voisins du littoral Mali et Burkina Faso.

La Côte d’Ivoire est l’une des économies les plus dynamiques au monde après une décennie de crise politique qui s’était terminée par la guerre civile de 2011. Mais des divisions profondes persistent, en particulier dans une armée réunissant d’anciens combattants rebelles et loyalistes et la récente crise du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, a asséché les finances du pays.

Les mutins ont reçu 5 millions de francs CFA (8 400 dollars) chacun afin de mettre fin à la révolte de janvier. Mais le gouvernement a résisté pour ne pas payer les bonus restants de 7 millions de francs CFA, à cause d’un budget frappé par l’effondrement du prix du cacao, principale exportation de la Côte d’Ivoire.

Jeudi, à la suite d’une réunion avec les autorités à Abidjan, un porte-parole du groupe a déclaré qu’ils abandonneraient les demandes d’argent restant mais cette décision a été rejetée par certains soldats. « Nous voulons simplement notre argent. Nous resterons jusqu’à ce que le président nous paie », a déclaré Koné. « Ce n’est pas un coup d’État. […] On ne veut pas faire partir [Alassane Ouattara] mais il doit tenir sa parole. Nous voulons nos primes. Quand il paiera, on rentrera chez nous. » précisent les mutins.

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