Côte d’Ivoire : le méli-mélo judiciaire se poursuit entre la CPI, Simone Gbagbo et Ouattara


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Le Président ivoirien Alassane Ouattara ne se pliera pas aux exigences de la Cour pénale internationale, réitérant une fois de plus, lors d’une conférence de presse, jeudi, à Abidjan, que Simone Gbagbo sera jugée en Côte d’Ivoire.

L’épineux dossier Simone Gbagbo constitue toujours un point de discorde entre la Cour pénale internationale et la Côte d’Ivoire. La juridiction internationale, qui accuse l’ex-Première dame ivoirienne de crimes contre l’humanité commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, réclame à Abidjan son extradition, arguant que la justice ivoirienne n’est pas en mesure de la juger. De son côté, le Président ivoirien Alassane Ouattara campe sur ses positions. Il a une fois de plus défendu bec et ongles la justice de son pays, réitérant que Simone Gbagbo sera jugée en Côte d’ivoire, lors d’une conférence de presse, jeudi 25 juin 2015, accordée à la presse internationale et nationale.

« Pas question de remettre en cause notre coopération avec la CPI »

Selon Alassane Ouattara, la justice ivoirienne « répond aux normes internationales », soulignant face à la presse que la Côte d’Ivoire dispose désormais d’un code « pénal qui est totalement conforme à tout ce que nous voulons pour juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ». Toutefois, le dirigeant ivoirien a affirmé qu’il n’est « pas question de remettre en cause la coopération de la Côte d’Ivoire avec la CPI ». Il faut dire que le dossier Simone Gbagbo, qui avait été jugée aux côtés de 79 autres prévenus proches de l’ancien Président Laurent Gbagbo, est particulièrement sensible pour Abidjan. L’ex-Première dame, dont le procès a été vivement critiqué par les défenseurs des droits de l’Homme pour son manque d’équité, a été condamnée, le 10 mars 2015, à 20 ans de prison ferme pour atteinte à la sûreté de l’Etat. De même, la défense n’a cessé, depuis le début du procès, de dénoncer des irrégularités et le manque de preuves de la justice ivoirienne.

Face à ce procès, les juges de la CPI n’ont bien évidemment également pas été avares en critiques. Dans une décision confirmée fin mai, ils , estiment que les autorités ivoiriennes « ne prenaient pas de mesures tangibles pour juger Simone Gbagbo pour les mêmes crimes que ceux répertoriés par la CPI ». Seulement, Abidjan a apporté la riposte à la juridiction internationale, soulignant qu’elle ne peut poursuivre un suspect que si la justice nationale ne veut ou ne peut pas le poursuivre.

Laurent Gbagbo est lui en attente de son procès, depuis novembre. Depuis la fin de la crise post-électorale ivoirienne, les proches de l’ancien Président, emprisonné à la Haye, siège de la CPI, depuis avril 2011, dénoncent une justice partiale, « étant les seuls à être sur le banc des accusés ». Ils dénoncent aussi des crimes commis par les pro-Ouattara, qui ne sont pour le moment toujours pas inquiétés…

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