Côte d’Ivoire, Forum africain de la révolution verte


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En 2012, suite au sommet du G8 à Camp David (Maryland) aux États-Unis, la société Syngenta a annoncé un plan ambitieux de croissance sur dix ans pour ses activités africaines : « le continent peut atteindre la sécurité alimentaire en l’espace d’une génération… une aubaine pour les entreprises comme pour l’humanité toute entière ». Cinq ans après, le Forum Africain de la Révolution Verte lui permet d’exposer une vision des défis et des opportunités pour les cinq années à venir.

Tabitha Muthoni cultive des tomates à Utange, près de Mombasa. Il y a plus de 450 millions de petits exploitants comme elle sur la planète. La plupart d’entre eux possède une exploitation familiale d’une surface inférieure à deux hectares. Pour les exploitants comme Tabitha, la hausse de la productivité peut avoir d’importantes répercussions sur leur capacité à faire vivre leur famille, à envoyer leurs enfants à l’école et à continuer leurs investissements agricoles.

Depuis 2016, Tabitha fait partie de Mavuno Zaidi, un projet de Syngenta et TechnoServe qui s’attaque aux difficultés rencontrées par les producteurs de pommes de terre et de tomates au Kenya, notamment l’accès aux intrants agricoles, aux opportunités de formation et aux solutions de stockage après la récolte.

Les exploitants qui participent au programme créent également des liens plus solides avec les marchés locaux. « Avant le programme, j’avais essayé de cultiver des tomates », indique Tabitha. « Mais mes connaissances sur cette culture et ses maladies étaient limitées. Ce qui m’amenait souvent à me rendre dans les établissements sanitaires avec des feuilles que j’avais prélevées pour obtenir des explications sur les problèmes que je rencontrais. » Aujourd’hui elle gagne 5 000 dollars par saison sur sa petite exploitation de tomates (une augmentation de 2 000 dollars) et a développé son activité passant de 4 à 11 employés.

Jusqu’à présent, Mavuno Zaidi, ce qui signifie « Produire plus » en swahili, a permis à Syngenta et TechnoServe de toucher plus de 25 000 exploitants et d’accroitre la productivité de 185 % en moyenne pour ces exploitants. Permettre à des exploitants comme Tabitha de s’émanciper n’est qu’un exemple de notre ambition pour l’Afrique.

Alexandra Brand, directrice régionale de Syngenta pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, participe à l’AGRF, elle explique : « Notre but principal est l’intégration des petits exploitants au sein de chaînes de valeur commercialement viables afin qu’ils produisent plus en fonction de la demande des marchés nationaux et mondiaux. Nous aspirons à transformer les rendements des exploitants à grande échelle et à augmenter leur rentabilité tout en créant de la valeur durable. »

A quels besoins s’agit-il de répondre?

Alexandra Brand répond de façon synthétique : « Notre expertise repose sur l’apport de connaissances de haut niveau en matière de technologie et d’agronomie adaptées aux besoins de différents producteurs. Nous continuons également d’investir dans des partenariats novateurs car il faut reconnaître que Syngenta ne peut pas atteindre ces objectifs en solitaire et que les exploitants exigent des solutions globales. Ces collaborations doivent permettre de répondre aux problématiques rencontrées par les exploitants africains, notamment les difficultés d’accès aux intrants, les solutions financières non adaptées, les regroupements de production limités, les marchés dysfonctionnels, les lacunes en matière de compétences et d’informations. »

Mais en dépit de nombreux efforts de collaboration, les progrès sont encore lents.Renforcer le secteur des petites exploitations agricoles en Afrique est indispensable, en partie pour accélérer le développement économique, mais surtout pour contribuer à éradiquer la pauvreté et la faim dans le monde. Ces initiatives sont en phase avec les objectifs de développement durable des Nations Unies (United Nations Sustainable Development Goals), et sont conçues sur un mode collaboratif pour aider à trouver une solution à la complexité inhérente des défis sociaux et environnementaux à relever. Cette complexité repose en partie sur le fait que les acteurs de la chaîne de valeur alimentaire des petits exploitants ne sont pas suffisamment interconnectés.

Les projets de développement des petits exploitants sont cruciaux pour avoir un impact à grande échelle car ils rassemblent l’industrie, l’enseignement, les organisations d’exploitants et la société civile tout en recevant l’appui et l’approbation des autorités nationales et des organisations internationales.

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