Côte d’Ivoire : formation d’une coalition FPI-PDCI contre Ouattara


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A l’issue d’une réunion, mercredi, les « frondeurs » du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont annoncé la formation d’une coalition avec une frange du Front populaire ivoirien (FPI).

La vie politique ivoirienne est en ébullition. Deux des trois partis historiques de Côte d’Ivoire sont en pleine scission interne. Un front anti-Ouattara en vue de l’élection présidentielle d’octobre prochain est en train de naître. Les « frondeurs » du Parti démocratique de Cote d’Ivoire (PDCI) et une frange du Front populaire ivoirien (FPI) ont formé une coalition, ce mercredi 18 mars 2015, à l’issue d’une réunion entre les représentants de ces deux partis.

Deux partis politiques en pleine scission

En Côte d’Ivoire, le pouvoir se gagne au grè des alliances entre les trois partis politiques historiques du pays : le PDCI d’Henri Konan Bédié, le FPI créé par Laurent Gbagbo et le Rassemblement des Républicains (RDR) d’Alassane Ouattara.

Seulement, quatre frondeurs du PDCI se sont détachés de « l’appel de Daoukro » lancé par le président de leur parti, Charles Konan Banny, Essy Amara, Bertin Konan Kouadio (KKB) et Jérôme Kablan Brou pour s’opposer au soutien à la candidature d’Alassane Ouattara dès le premier tour de la Présidentielle. Leurs représentants ont trouvé un terrain d’entente, mercredi, avec une partie des membres du FPI fidèle à Abou Drahamane Sangaré, déclaré « président intérimaire » du parti en remplacement de Pascal Affi N’Guessan, à l’issue d’un comité central extraordinaire jugé « illégal » par ce dernier.

D’autres partis, proches du FPI, ont joint cette coalition, notamment Liberté et démocratie pour la République (LIDER) de Mamadou Koulibaly et l’Union pour le Développement et des Libertés (UDL) de Martial Joseph Ahipeaud.

L’influence de Ouattara sur les organes de contrôle

Les participants estiment que les conditions ne sont pas réunies pour permettre la tenue d’une élection présidentielle transparente et équitable. Ils veulent aboutir, d’ici la mi-avril, à la rédaction d’une charte commune afin d’imposer leurs conditions au pouvoir en place.
« Ce sont les intérêts du pays qui commandent ces alliances. Si ça peut ramener un minimum de cohésion dans le corps social tout entier, nous, nous sentons que c’est important que les Ivoiriens se rassemblent », a commenté Laurent Akoun, un cadre du FPI, rapporte APA. « Il s’agit d’une renaissance de l’opposition politique ivoirienne », a indiqué le président du parti LIDER, Mamadou Koulibaly, qui a déclaré être à l’origine de cette rencontre.

« C’est pour (…) proposer un plan de bataille pour les échéances qui arrivent en 2015. (…) Il n’est pas question de les boycotter, il n’est pas question de refuser d’y aller. On va y aller mais dans des conditions de transparence », a-t-il précisé.

Nouvelle réunion d’Abou Drahamane Sangaré interdite

Cette coalition exige notamment la remise à plat du code électoral et une modification de la Commission électorale indépendante qui sont jugés sous l’influence directe du pouvoir executif. Mamadou Koulibaly a plaidé, de plus, pour une campagne en direction de la population ivoirienne afin d’encourager au vote.

Un réunion de la frange du FPI favorable à Abou Drahamane Sangaré avait été interdite par la police ivoirienne plus tôt dans la matinée. Le « président intérimaire » de ce parti devra comparaître en compagnie de ses proches devant les tribunaux, vendredi, après un recours en justice déposé par Pascal Affi N’Guessan à la suite de la réunion du comité extraordinaire jugé « illégitime », le 5 mars dernier, qui a voté sa destitution. Il est soupçonné d’être l’instigateur des mesures de forces à l’encontre des membres dissidents de son parti. La semaine dernière, Abou Drahamane Sangaré s’était aussi vu interdire la tenue d’une réunion publique.

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