Contentieux en Argentine, le Maroc soutient Cristina Kirchner


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La présidente argentine, Cristina Kirchner, a été le premier chef d’Etat à rencontrer au Vatican le nouveau pape François. Pour s’y rendre, la dirigeante a toutefois fait escale au Maroc où elle a parqué l’avion présidentiel…

La présidente argentine, Cristina Kirchner, a été reçue lundi par le souverain pontife François, fraîchement élu, lui-même de nationalité argentine. La dirigeante sud-américaine aurait, selon le journal argentin Clarin, aurait transité par le Maroc où elle a mis à l’abri son avion présidentiel sur le tarmac d’un aéroport, probablement celui de Casablanca, pour finalement terminer le voyage jusqu’au Vatican à bord d’un jet Bombardier BD-700-1A10 Global Express.

Pourquoi toutes ces précautions ? De peur que l’avion présidentiel de la République argentine, le Tango 01, soit saisi par les autorités italiennes. En effet, plusieurs biens de l’Etat argentin font l’objet d’arrêtés judiciaires de saisies. Des tribunaux internationaux avaient condamné l’Etat argentin pour insolvabilité. Lors de la grave crise économique argentine en 2001, un fonds spéculatif international, appelé aussi « fonds requin » ou « fonds pirate », a acheté des obligations de l’Etat argentin à des coûts très bas. En échange, les membres de ce fonds ont réclamé le quadruple, voire le quintuple quelques années plus tard. Une méthode totalement désapprouvée par les Argentins. Résultat, les biens de l’Etat argentin font d’un embargo mondial.

Mais pourquoi le Maroc ? Selon le quotidien argentin Clarin, « la monarchie alaouite aurait garanti l’immunité à Kirchner et à son avion ».

L’embargo de « Libertad »

Le 2 octobre 2012, la frégate argentine « Libertad » en a, elle, fait les frais au Ghana. Suite à la décision d’un tribunal américain, le navire-école de la marine de guerre argentine a fait l’objet d’un embargo au port de Tema avant d’en avoir été libéré le 15 octobre sur ordre d’un du Tribunal international du droit de la Mer (TIBM), dont le siège est situé à Hambourg, en Allemagne. La loi internationale ne permet pas ce genre d’embargo.

La Frégate est entrée en fanfare au large de Mar del Plata le 9 janvier dernier. Une fête populaire et patriotique a été organisée en l’honneur du retour de « Libertad » et de ses marins. Des dizaines de milliers de personnes ont assisté aux chants des sirènes de centaines de bateaux, aux acrobaties aériennes, à la performance du ténor Dario Volonté sur l’hymne national argentin, à un concert et même à un feu d’artifice.

Présente aux premières loges, la présidente Cristina Kirchner avait dénoncé les fonds d’investissement spéculatif, des « fonds vautours » selon elle : « L’Argentine, une fois de plus, est victime des attaques des fonds vautours, mais aussi d’autres, qui nous menacent, à 12.000 kilomètres, de militariser ou envahir nos îles Malouines ».

Le malheur des Malouines

Situées à 400 km des côtes argentines et à 12 700 km de Londres, les îles Malouines, sous contrôles britanniques, sont à ce jour revendiquées par Buenos Aires. Du 2 avril au 14 juin 1982, la guerre des Malouines, un conflit qui a opposé l’Argentine au Royaume-Uni, a fait plus de 900 morts. Une écrasante victoire britannique qui a permis à la couronne d’affirmer sa souveraineté sur ces territoires. Peuplé de quelques 2 500 habitants et 500 000 moutons, l’appétit aiguisé pour ces îles se sont surtout fait connaître au moment de la découverte de gisements de pétrole à la fin des années 1990.

Le souverain de l’Eglise catholique pourrait bien apporter son soutien à la présidente argentine. En 2011, il évoquait les Malouines comme « nos » îles. Les habitants de ces îles, les Falklands comme les appellent les Britannique, ont récemment voté à une majorité de 99,8%, leur volonté de voir les îles Malouines rester un territoire britannique.

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