Congo : lancement officiel du nouveau quinquennat de Denis Sassou N’Guesso


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Alors que la situation est en cours de normalisation en République du Congo, tant sur le plan politique que sécuritaire, Brazzaville – comme le reste du pays – attend désormais avec impatience la cérémonie officielle d’investiture de son Président, Denis Sassou N’Guesso.

Envoyé spécial à Brazzaville,

L’événement aura lieu ce samedi 16 avril 2016, au Palais des Congrès, situé sur la petite colline dite du Plateau au cœur de la capitale congolaise, en la présence de nombreux chefs d’Etat et de Gouvernement. L’occasion pour les Congolais de se tourner définitivement vers l’avenir et de se consacrer pleinement à rendre utile le prochain quinquennat.

« Le grand moment, c’est demain. Enfin ! », s’exclame Martial, un commerçant originaire de Talangaï, le sixième arrondissement de Brazzaville, situé dans la partie septentrionale de la capitale du Congo-Brazzaville, parée pour l’occasion de ses plus beaux atours. En effet, la très attendue cérémonie officielle d’investiture du chef de l’Etat congolais aura lieu ce samedi 16 avril au Palais du Peuple. « On attend du concret », insiste Adrienne, étudiante à l’Université de Brazzaville, qui a voté « DSN » le 20 mars dernier afin, explique-t-elle, que « la politique de développement, initiée depuis plusieurs années dans le pays, puisse être prolongée et parfaite ».

« Concret », le Président, fraîchement réélu avec 60,19% des suffrages lors du premier tour de scrutin, entend l’être. A l’occasion de son discours d’investiture, Denis Sassou N’Guesso, devrait revenir sur la mise en chantier, dans les cinq prochaines années, de son programme, baptisé « La marche vers le développement ». Il pourrait, également, utilement appeler à la préservation de la paix dans le pays, au regard des événements malheureux survenus à Brazzaville le 4 avril dernier, et de ceux,en instance de règlement, dans le Pool, département situé dans le Sud du pays.

Mise en place des nouvelles institutions

Si nombreux sont les Congolais à attendre avec impatience cette prestation de serment, c’est parce qu’elle marquera le lancement effectif du nouveau quinquennat. Cinq ans qui seront placés sous le sceau de nouvelles institutions, davantage démocratiques, et marqués – espère-t-on – par l’accélération du rythme des réformes en matière économique et sociale, tout en gardant à l’esprit la nécessité de préserver la paix et la stabilité, de précieux acquis toujours fragiles si l’on y prend garde.

Un exécutif bicéphale, un statut pour l’opposition, mieux associée à l’élaboration des réformes

Ce quinquennat sera donc d’abord marqué par la mise en application de la nouvelle Constitution, promulguée le 6 novembre dernier, dont la philosophie générale peut se résumer ainsi : rendre plus consensuelle le débat politique pour favoriser les réformes. Désormais, au Congo, l’Exécutif sera bicéphale, son pouvoir étant – dans une large mesure – réparti entre un Président – hier omnipotent – et un Premier ministre, chargé d’assurer la bonne fin des réformes initiées. Par ailleurs, autre nouveauté, l’opposition bénéficiera dorénavant d’un statut constitutionnel, ce qui lui permettra d’être davantage associée à l’élaboration et au suivi de l’exécution des réformes. « Ce cadre institutionnel, largement rénové, permettra une meilleure concertation entre les différentes parties prenantes lors de la discussion des réformes à mener, non seulement entre Majorité et Opposition, mais également entre le monde politique et la société civile », analyse un professeur de droit public de l’Université Marien-Ngouabi de Brazzaville. « Ce qui devrait permettre d’intensifier le rythme des réformes à conduire dans les prochains mois », conclut-il.

Intensifier le rythme des réformes

Accélérer le rythme des réformes, c’est précisément l’objectif de Denis Sassou N’Guesso à travers son projet de société, « La marche vers le développement », qui a vocation à être transformé en programme de gouvernement. Celui-ci contient six grandes priorités, regroupées en autant de thématiques. Ainsi, s’agit-il de « mettre les femmes et les hommes au cœur du développement, conforter le rôle stratégique de l’Etat dans l’économie et dans la sphère sociale, consolider et pérenniser la croissance économique inclusive par la diversification et les réformes économiques, préparer les jeunes à l’emploi par la formation qualifiante ; arrimer le Congo au développement de l’économie numérique », ainsi que de « poursuivre les réformes institutionnelles ».

La jeunesse et l’économie numérique hissées au rang de priorités majeures

Autrement dit, six axes de travail qui tiennent compte des préoccupations croissantes de la population congolaise, auxquelles il convient de répondre en pratique. « J’attends à titre personnel, beaucoup du prochain quinquennat. Je suis jeune. J’ai un avenir à construire », déclare Séraphin, 25 ans, revenu au Congo pour y développer une entreprise de commerce « web 2.0 ». La jeunesse justement, c’est, aux côtés des infrastructures, de la santé, de l’énergie ou encore de la diversification du tissu économique, une des grandes priorités du prochain quinquennat de Denis Sassou N’Guesso. Dans les mois et années à venir, l’accent sera ainsi mis sur la formation qualifiante, tant dans les métiers techniques relevant de secteurs traditionnels (l’agriculture, l’élevage, la menuiserie, la mécanique automobile, les métiers du bâtiment, etc.) afin de mieux faire correspondre l’offre d’emploi à la demande, que dans les nouveaux secteurs, en particulier ceux de l’économie numérique, dans lequel le Congo compte de nombreux talents qui ne cherchent qu’à s’exprimer.

« Il est temps de tourner la page de l’élection, de retrousser nos manches et de nous remettre tous au travail », résume Anatole, jeune manutentionnaire au Port de Pointe-Noire. A l’heure où la situation a – fort heureusement – tendance à revenir à la normale, ce sentiment est manifestement largement partagé dans l’ensemble du pays, où les retombées du prochain quinquennat sont attendues avec hâte.

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