Congo/France : Maha Lee Cassy, multidimensionnel et philanthrope


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D’origine congolaise, Maha Lee Cassy vit entre New York et Bordeaux (en France). A lui tout seul, c’est un « village qui jamais ne dort », tant ses activités sont multiples. Protéiformes. De la littérature à l’Environnement en passant par la musique, tout chez Maha Lee Cassy se décline en majuscules. Informaticien, éditeur, poète, il ne se reconnait pas dans ce que Herbert Marcusse appellait « l’homme unidimensionnel », celui dont « le mouvement de la pensée est arrêté par des barrières qui apparaissent comme des limites de la raison elle-même ».

Paris Gare de l’Est, lundi 20 février 2017. Maha Lee Cassy s’apprête à regagner Roissy Charles de Gaulle quand son portable vibre. Au bout du fil, une sommité de la ville de Bordeaux. Maha Lee Cassy est attendu dans la capitale mondiale du vin pour finaliser les derniers détails sur sa participation au Festival du Printemps des poètes. Une fois de plus, il parlera entre autres de son recueil de poèmes Le voyage itératif plusieurs fois primé.

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Le livre, c’est sa passion première. Ou plutôt l’une de ses nombreuses vocations. Il écoute, il écrit, il édite. Directeur littéraire aux éditions Cana, Maha Lee Cassy est le fondateur des « Éditions plus » – une plateforme numérique généraliste – et d’un site ebookoo – une Bibliothèque numérique qui répertorie les livres publiés par sa maison d’édition mais aussi par d’autres maisons.

Cette idée a germé dans sa tête un jour où il séjournait dans son pays natal, le Congo Brazzaville. « Il n’y a pas de librairie, ni de bibliothèque digne de ce nom au Congo. Du coup je n’ai pas hésité à monter ces structures, afin de permettre à chacun de se servir », dit-il d’un ton grave, avant d’ajouter : « Les questions d’éducation me préoccupent au plus point, aussi ai-je crée l’Université connectée du Congo. Par cette initiative, j’ai voulu donner la possibilité à des étudiants dépourvus de moyens financiers d’acquérir le savoir, la connaissance. C’est une sorte de démocratisation du savoir ». L’université ne délivre pas de diplômes à proprement parler, en revanche le parcours est sanctionné par un Certificat reconnu par le ministère congolais de l’Éducation nationale.

Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille pour Maha Lee Cassy. Au Congo, la connexion internet demeure faible. Pour pallier donc ce déficit, Maha Lee Cassy fait diffuser des cours sur une Chaîne de télé congolaise, DRTV. « J’entends faire de même pour les autres causes qui me tiennent à cœur… »

Un activisme indéniable pour l’Environnement et la Musique

Oui, dans le cadre du Réchauffement climatique, il a créé « SOS mon climat », une application qui a pour but de sensibiliser les populations du monde entier sur les dérèglements climatiques. Encensé par la Francophonie en 2016 à Nantes, « SOS mon climat » a été retenu parmi les cents meilleurs projets de l’année 20006 pour son impact sur les comportements humains face à la nature. Dans cette perspective, Maha Lee Cassy a participé à La COP21 à Paris et à La COP22 au Maroc.

La Musique occupe elle aussi une place importante dans la vie déjà multiple de Maha Lee Cassy. Soucieux de promouvoir les musiques dites « périphériques », il a mis en place une plateforme numérique de vente de musique en ligne. « Je suis parti du constat selon lequel la promotion de la musique se fait beaucoup sur internet. Les grands groupes le font bien. Problème : les musiques subsahariennes sont classées dans la catégorie « musiques du monde », un fourre-tout, alors que pour les autres musiques on emploie les termes « Soul, Funk, Jazz, Pop, etc« . La plateforme que j’ai créée met en relief toutes les musiques par catégorie : Rumba, Folklore, Soukous, etc. En somme je mets chacun à la place qui lui convient le mieux…

« Et chacun y trouve son compte », continue-t-il en tripotant un CD qu’il vient de recevoir. Et de poursuivre que la grâce, c’est d’oser faire un pas sans rien attendre en retour.

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