Centrafrique : Pourquoi Bozizé traine-t-il encore la constitution du gouvernement Tiangaye ?


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La question de la formation du nouveau gouvernement de transition a
été évoquée par le Premier ministre, Me Nicolas Tiangaye, le 25
janvier, lors d’une conférence de presse qu’il a animée au
siège du gouvernement. Aujourd’hui, seule la majorité présidentielle,
des cinq entités, n’a pas encore déposé les noms de ses ministres. Et
les choses trainent en longueur pendant que la souffrance du peuple
s’accentue par effets collatéraux de la crise.

(De notre correspondant)

Depuis le 17 janvier 2013, le Premier ministre devant conduire le
gouvernement de transition en République centrafricaine a été nommé
par décret présidentiel. Il s’agit de l’avocat Me Nicolas Tiangaye.
Cependant, il se pose un problème, surtout le facteur temps, dans la
constitution du gouvernement qui est élargi à cinq entités, à savoir
la coalition rebelle Séléka, la majorité présidentielle, l’opposition
démocratique, les politico-militaires et la société civile. Cependant,
la majorité présidentielle traine en longueur l’envoi de la liste de
ses ministrables.

Cette rétention de la liste des personnes devant représenter la
majorité présidentielle au sein de ce nouveau gouvernement de
transition cache mal l’intention totalitariste de Bozizé et de son
parti le KNK, à tirer le drap de leur côté, quand bien même que le
Premier ministre a envoyé à l’avance, à chaque partie, la
configuration de son gouvernement. Et cela corrobore le retard
cillement orchestré par Bozizé, lorsque les Centrafricains attendaient
la nomination du chef du gouvernement connu d’avance depuis Libreville. Le président est allé même loin, pour décliner, à son niveau, la taille et la clé de répartition du gouvernement, tâche qui revient exclusivement au Premier ministre qui doit former son gouvernement comme il l’entend avant de le soumettre à la signature du président de la République.

A ce jour, à en croire Me Nicolas Tiangaye, toutes les autres parties
ont déjà envoyé leur liste conformément à la configuration qui leur a
été adressée, il ne reste que la majorité présidentielle. Par contre,
le Premier ministre, est resté imperturbable quant à ces manigances
bozizéennes, car dit-il « … nous attendons encore la liste de la
majorité présidentielle. Mais, il n’y a aucun problème ».

Crise économique

Entre temps, il y a la grogne des populations par rapport aux effets
de la crise, tant les Centrafricains sont encore replongés dans la
patience, en attendant les nouveaux dirigeants qui doivent ouvrir des
chantiers pour que la vie reprenne en République centrafricaine.
Retrouver la paix est une chose, mais vivre c’est-à-dire profiter de
cette paix en est une autre. Le pays est de plus en plus asphyxié par
les effets collatéraux de la crise, étant donné que les provinces ont
épuisé leurs réserves de produits de première nécessité (savon, sucre,
pétrole…) et la capitale Bangui n’est plus approvisionnée en denrées
alimentaires, faisant place à la flambée des prix de tous bords. Le
soulagement ne viendra que lorsque les nouveaux membres du
gouvernement prendront leur fonction pour libérer les routes et
favoriser les échanges.

Le président Bozizé doit prendre la mesure de cette situation pour
faire parvenir rapidement la liste des ministres de son entité au
siège du gouvernement, afin de libérer le peuple.

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