Centrafrique : Michel Djotodia accepte les exigences du sommet de N’Djamena


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C’est à l’hôtel Ledegr Plazza à Bangui, qui abrite provisoirement la présidence de la République, que le président autoproclamé Michel Djotodia s’est entretenu avec une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac). Il a accepté de se plier aux grandes résolutions du sommet de N’Djamena.

(De notre correspondant)

Depuis ce jeudi matin, les ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) s’entretiennent avec le président autoproclamé Michel Djotodia Am Nondroko. Ils revenaient directement du sommet de N’Djamena, la capitale tchadienne, qui s’est tenu hier, mercredi 3 avril, sur la République centrafricaine, avec une délégation centrafricaine conduite par le Premier ministre reconduit Me Nicolas Tiangaye.

Lors de cette rencontre, les ôtes de Michel Djotodia, en présence de l’envoyé spécial de la francophonie en Centrafrique, le Belge Louis Michel, ont restitué les grandes conclusions de N’Djamena. Il s’agit en substance de la mise en place des nouvelles institutions qui seront chargées de gérer la transition.

Alors que le président de la transition avait déjà créé un pseudo cadre constitutionnel, en s’autoproclamant chef d’Etat de la Centrafrique. Au lendemain de sa prise de fonction, a il a alors signé deux actes constitutionnels servant de cadre juridique au fonctionnement provisoire du pouvoir de l’Etat, avantde nommer immédiatement son Premier ministre. Ce n’est d’ailleurs qu’une confirmation de Me Tiangaye à la tête du gouvernement de la transition. Pour enfin mettre en place le nouveau gouvernement. Faut-il le signaler que la société civile, par la voix du coordonnateur de l’Observatoire nationale des élections (ONE), M. Fulgence Zeneth, a déjà tiré sur la sonnette pour dire que le président était entrain de « piloter à vue ». Tantôt, il est dans les accords de Libreville, tantôt dans la Constitution. Cette interpellation a été immédiatement suivie par la suspension de participation de certains leaders de l’opposition démocratique dans le gouvernement décrété par M. Djotodia pour les mêmes raisons.

Tous ces dérapages ont été recadrés par les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) au cours du dernier sommet de N’Djamena. C’est clair, il faudra mettre en place un Conseil national de la transition (CNT) qui se chargera d’élire le président de la République ; de mettre en place un organe qui aura les prorogatives du législatif. La durée de la transition que Djotodia avait projetée pour trois ans, selon l’esprit et la lettre de Libreville, est finalement réduite en dix-huit mois avec la principale mission du retour à la légalité constitutionnelle.

Nicolas Tiangaye a indiqué qu’évidemment, le coup de force du 24 mars a brouillé les relations entre la Centrafrique et ses bailleurs, ainsi qu’avec des pays amis. Les instituions sous-régionales et internationales ont rompu avec le pays, en attendant le retour à la légalité constitutionnelle. C’est pour cela que le sommet de N’Djamena du 3 avril a été d’une importance capitale où heureusement, les compromis proposés par les Chefs d’Etats de la CEEAC vont permettre au pays de se rétablir assez rapidement.

Après la restitution du sommet par les ministres de l’organisation de l’Afrique centrale, le président Djotodia a pris son engagement de ne respecter que ce qui a été décidé dans la capitale tchadienne. Le temps est au déroulement du chronogramme de la mise en place de ces nouveaux organes constitutionnels.

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