Centrafrique : le chef militaire de la seleka refuse l’accord de Brazzaville


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Le chef militaire de la seleka, le général Joseph Zoundéko, a déclaré ne pas reconnaître l’accord de cessez-le-feu signé le 23 juillet dernier à Brazzaville, capitale de la République du Congo.

L’accord de cessez-le-feu signé le 23 juillet dernier à Brazzaville entre l’ex-seleka, les anti-balaka et le gouvernement centrafricain n’est pas reconnu par l’ensemble de la rébellion à majorité musulmane. Le chef militaire de ce mouvement, le général Joseph Zoundéko, qui a conquis le pouvoir en mars 2013 au moment de la proclamation de Michel Djotodia comme Président de la Centrafrique, s’est désolidarisé de la délégation de son camp qui s’est rendu dans la capitale congolaise.

« L’accord signé à Brazzaville a été préparé par le gouvernement centrafricain sans l’implication des forces républicaines. (…) La délégation de l’ex-seleka qui s’est rendue à Brazzaville n’a pas le mandat d’apposer une signature sur le document de cessez-le-feu sans l’avis favorable de l’état-major », a-t-il expliqué à La Voix de l’Amérique. « L’état-major ne se reconnaît pas dans la signature de l’accord de cessez-le-feu. Ce document n’engage que la responsabilité de leurs auteurs signataires », poursuit alors Joseph Zoundéko.

« Les anti-balaka sont venus attaquer nos hommes »

L’ex-seleka affiche plus que jamais sa division au grand jour, ce qui complique considérablement la mise en place d’un réel accord de paix. Cette rébellion s’est ainsi formée en opposition à l’ex-Président François Bozizé par des personnes originaires du nord du pays marqué par le sous-développement. Elle rassemble aussi bien des Centrafricains, dont certains chrétiens, que des mercenaires tchadiens ou soudanais en quête d’une solde régulière.

L’accord de Brazzaville avait été difficile à élaborer. Des représentants de l’ex-seleka s’étaient d’abord retirés en exigeant une partition de la Centrafrique. Il a rapidement volé en éclat. Les violences sont quasi-quotidiennes dans le pays. La semaine dernière, des affrontements entre ex-seleka et anti-balaka à Batangafo, à 300 km au nord de Bangui, ont fait 22 morts. « Les anti-balaka sont venus attaquer nos hommes à Batangafo », a indiqué à ce sujet le chef militaire de l’ex-seleka, en ajoutant : « la force MISCA a aussi attaqué nos hommes ».

Joseph Zoundéko a été désigné comme chef d’état-major de l’ex-seleka, en mai dernier. Il est installé depuis à Bambari, ville secouée, ces derniers semaines, par nombre de combats. Du côté de cette rébellion, le discours reste ainsi le même, et consiste à renvoyer la responsabilité des violences aux anti-balaka. « Toutefois l’état-major reste disponible pour toute négociation franche et sincère », conclut le général.

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