Centrafrique : l’accord de paix soulage la population


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Les rideaux sont tombés depuis vendredi sur le dialogue inter-centrafricain regroupant la rébellion du Séléka, le pouvoir public et l’opposition démocratique, ainsi que la société civile. Il s’est tenu du 9 au 11 janvier 2013, à Libreville au Gabon. Cependant, l’issue des négociations que l’on croyait impossible, s’est faite dans une parfaite confraternité et sur mention de satisfaction. La population centrafricaine exprime son soulagement.

(De notre correspondant)

La crise centrafricaine a trouvé une issue favorable. Ceci grâce à la magnanimité et la solidarité des chefs d’Etat de la sous région de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Le président congolais Dénis Sassou Nguesso, le médiateur de ces négociations de Libreville l’a annoncé un jour avant l’ouverture de ces pourparlers que « nous allons privilégier la solution politique pour résoudre cette crise » et c’est ce qui a été fait. Un accord de paix a été signé entre les protagonistes. Les Centrafricains jubilent.

Le 9 janvier, ce sont les ministres des Affaires étrangères de la CEEAC qui ont ouvert les négociations, histoire de créer et formaliser le cadre du dialogue. Le lendemain, les trois parties concernées, en présence de la société civile et sous l’égide du médiateur ont fait leurs dépositions. Les opposants ont demandé avec la rébellion Séléka, entre autres la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, la démission du chef de l’Etat et sa traduction devant la justice. Par contre, dans son mémorandum, le gouvernement « rejette fermement les revendications irresponsables fantaisistes et anticonstitutionnelles des rebelles et de l’opposition démocratique tendant à demander : la suspension de la Constitution ; la démission du président de la République ; la dissolution de l’assemblée nationale ».

Ce contraste de positions aurait coûté cher à la paix en République centrafricaine, si ce n’est la magnanimité des présidents de la CEEAC dans la médiation et la pondération des protagonistes qui ont mis en avant l’intérêt supérieur de la nation. Ils ont, à cet effet, fait d’importante concession ayant abouti à un atterrissage en douceur dans les négociations. Ces négociations sont sanctionnées par la signature d’un accord entre les parties, accord qui prévoit la dissolution du gouvernement et la mise en place immédiate d’un gouvernement d’union nationale de transition qui sera conduit par un Premier ministre issu de l’opposition. Il prévoit aussi un cessez-le-feu entre les protagonistes. Le président Bozizé doit rester jusqu’à la fin de son mandat selon la Constitution de la République centrafricaine, selon l’accord. C’est finalement, le vendredi 11 qu’ont pris fin ces pourparlers.

Un véritable soulagement pour les populations de Bangui

A l’arrivée de la délégation centrafricaine à l’aéroport international Bangui M’poko, aux environs de 18H45, toute la population de Bangui était sur pied et folle de joie de voir la paix émergée du dialogue de Libreville. Des milliers de personnes se sont déplacées à l’aéroport pour accueillir la délégation. Signalons la délégation du Séléka a reporté d’un jour son retour. A chaud, le président de la République a rassuré la population de ce que la paix est revenue en Centrafrique. « Je sais que la population était très inquiète pendant mon absence, surtout ceux de l’intérieur qui vivent en brousse actuellement. Je suis revenu et je suis toujours leur président de la République. Toujours avec l’esprit en tête que je dois tout faire pour que la population centrafricaine vive dans de bonnes conditions » a déclaré le président Bozizé.

Il a ajouté que « nous avons débattu de la crise centrafricaine à Libreville. Des grandes décisions ont été prises dont celle de mettre sur pied un gouvernement d’union nationale. Demain, je vais dissoudre le gouvernement et, ensemble avec l’opposition et la société civile qui me proposeront des gens, je vais alors faire le choix pour désigner un Premier ministre qui sera issu de l’opposition. Pour l’Assemblée nationale, c’est une affaire qui viendra dans un an plus tard », a fait savoir le président François Bozizé.

Sur place, certains Centrafricains se confiés à notre micro. « C’est tout ce que nous voulons : la paix » ; « Je félicite le président de la République même les rebelles aussi qui ont fait preuve de maturité politique lors des discussions pour sortir notre pays de la crise » ; « La paix n’a pas de prix. L’essentiel c’est qu’on retrouve la paix pour que chacun vaque à ses activités quotidiennes ».

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