Centrafrique : deux jours sans taxis, ni bus à Bangui


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La ville de Bangui a été privée de taxis et bus, mercredi 24 avril et ce, jusqu’à ce jeudi. Les chauffeurs de taxis ont observé une grève générale en signe de protestation contre les actes de violence perpétrés par les éléments du Séléka dans la capitale centrafricaine. Car, à la veille de ce mouvement social, un homme se réclamant de la coalition Séléka a brisé les lunettes arrières de six taxis au niveau du marché Kilomètre cinq.

(De notre correspondant à Bangui)

Après la journée sans journaux du 22 avril dernier, pendant lesquelles les professionnels des médias ont refusé de paraître, les conducteurs de taxis et bus privent les habitants de Bangui de taxis et bus depuis hier, mercredi 24 avril, à ce jeudi.

Pas un seul taxi ni bus sur la route à Bangui, la capitale centrafricaine. Les habitants sont soumis à une rude épreuve, celle de marcher à pied toute la journée. Une situation qui résulte de la « journée sans taxis et bus » décidée par les responsables du syndicat des conducteurs de taxis et bus de Bangui. « Lorsqu’on nous a demandés d’observer cette grève, nous l’avons jugée impossible par rapport aux démarches à faire pour obtenir l’autorisation auprès des autorités. Mais, nous ne pouvons pas supporter cet état de fait. Il faut que cela s’arrête ! », a martelé M. René Sokambi, Secrétaire général du syndicat des conducteurs de taxis et bus.

Une manifestation qui fait suite à l’événement qui s’est produit au niveau du marché KM5, précisément au niveau de AMIGOS. C’était dans l’après-midi du mardi 23 avril, quand un homme en tenue, se réclamant de la coalition Séléka, a brusquement surgi de sa voiture et a commencé à briser les lunettes arrières des taxis qui longeaient l’avenue du côté opposé à son itinéraire. Dans sa main droite, un pistolet ; à gauche, un ceinturon. Il a terrorisé toute la population environnante et les passants. Au total, six taxis ont subi la bavure de cet homme. Ce n’est pas tout, puisque lorsque les chauffeurs de ces taxis se sont déportés à la radio Ndéké-Luka pour dénoncer ce forfait digne de barbarie, leur bourreau les a suivis et a même proféré des menaces de mort contre eux.

D’où le mouvement social de ces mercredi et jeudi. Mais, cette grève de taxis et bus n’est pas du goût de la population à Bangui. Le gouvernement s’est vu obligé d’intervenir. Le ministre d’Etat à la sécurité publique, Gl Noureldine Adam a indiqué que le gouvernement va prendre en charge la réparation de tous les taxis et a demandé aux conducteurs de reprendre leur travail.

La terreur, la violence, l’arrogance et les chantages, c’est ce que subissent chaque jour les Centrafricains sous le régime de Djotodia avec ses éléments du Séléka incontrôlés. Rappelons qu’en un mois seulement, déjà trois chauffeurs de taxis ont été tués. En plus, les ex-rebelles roulent à pleine vitesse dans la capitale centrafricaine, ce qui empêche les conducteurs de circuler librement.

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