Centrafrique : des milices civiles sèment la terreur


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Le président de la République a appelé les jeunes à s’organiser en groupe d’auto-défense pour assurer la sécurité dans leurs quartiers respectifs, en vue de veiller aux espions rebelles de la coalition Séléka qui seraient déjà dans la capitale. C’est la Coalition citoyenne d’opposition aux rebellions armés (COCORA) que dirige M. Lévy Yaketé qui est chargé de l’opérationnalisation de ce mot d’ordre. Malheureusement, des débordements sont enregistrés et interpellent.

(De notre correspondant)

La montée fulgurante de la coalition des groupes rebelles Séléka continue d’inquiéter à Bangui. Dans un temps relativement court, ils ont conquis plusieurs villes du pays, entre autres Bamingui, Ndélé, Sam-Ouandja, Ouadda, Bria, Ippy, Bambari Kaga-Bandoro, puis Sibut le 25 décembre 2012. Dans la foulée des mouvements de la population qui manifeste sa vive protestation contre la progression irrésistible des rebelles, est née la coalition citoyenne d’opposition aux rebellions armées (COCORA). Cette dernière a bénéficié de la bénédiction du président de la République lors d’une marche qu’elle a organisée le 28 décembre dernier.

Le président Bozizé a encouragé son initiative tout en demandant aux jeunes de s’organiser en groupes d’auto-défense pour surveiller leurs quartiers respectifs. Cette organisation a pour mission essentielle de soutenir les efforts du gouvernement quant au maintien de la sécurité à l’intérieur de Bangui, la capitale, et ses environs. C’est à ce titre que les jeunes, qui se sont regroupés au sein de la COCORA, érigent des barrières sur certaines artères de la capitale, dans le souci de contrôler les passants et tout ce qu’ils transportent dans leurs véhicules. Certes, à des moments pareils, tous ceux qui se disent nationalistes doivent doubler de vigilance, car la question de la sécurité n’est pas seulement l’œuvre du gouvernement.

Cependant, les jeunes recrutés pour la cause n’étant pas formés en matière de sécurité, ni n’ayant pas l’habilité professionnelle qu’il faut, ont déçu. Ils se sont permis de commettre des actes regrettables. Non seulement en arrêtant les passants, ils leur demandent leurs pièces d’identité avec des menaces et des armes blanches dans les mains, entre autres des machettes et arcs. Ils exigent que les passants leur donnent de l’argent pour le café. Pas plus tard que dans la nuit du 2 janvier, ils ont tué à coup de machette un jeune commerçant au KM5, le grand centre commercial de Bangui. Décidément, cette instruction de Bozizé n’a d’impact que sur la pauvre population.

Et pourtant, la République centrafricaine est un Etat de droit dans lequel la sécurité et l’ordre public ne doivent être assurés que par des éléments de la police et de la gendarmerie. C’est d’ailleurs ce qu’ont condamné les organisations de la société civile, le BINUCA et l’opposition démocratique centrafricaine.

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