Cameroun : Paul-Emmanuel Ndjeng, enfant prodige de l’Internet


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Dans un pays où le digital commence à trouver des repères notamment au niveau du e-commerce, ce blogueur camerounais a décidé de contribuer à travers ce qu’il nomme : “Inbound Marketing”. C’est avec un grand plaisir que celui qu’on nomme l’enfant prodige bassa, a décidé de se confier aux responsables de notre partenaire la plateforme Jumia Travel, avec qui il a échangé sur ses projets ainsi que le marché local. Une interview intégralement reprise sur AFRIK.COM

Un large sourire qui ne quitte jamais son visage, le besoin de comprendre, d’apprendre et de partager ses expériences, c’est ainsi qu’on peut présenter ce trentenaire qui commence à véritablement à se faire une place dans l’univers digital camerounais. Après plusieurs années d’expérience acquises au moyen de formations et de travaux réalisés, monsieur PEN comme il se fait appeler, figure aujourd’hui dans la short list des leaders web de son pays.

A travers ce long entretien, le jeune passionné nous livre les secrets de son parcours et surtout les détails de cette activité (Inbound marketing Ndlr) dont il détient les secrets.

AFRIK.COM : Bonjour Paul. Il est de coutume ici de se présenter lorsqu’on vous reçoit pour la première fois. Qui est Paul Emmanuel Ndjeng ?

Paul Emmanuel NDJENG : Je suis un camerounais de 29 ans amateur de musique Gospel et des Technologies de l’information et de la communication. Je suis certifié en inbound marketing, meilleure pratique de marketing sur internet depuis 2006, à la Hubspot Academy, à Cambridge, dans l’Etat du Massachussets aux Etats Unis d’Amérique. J’ai un master en Gestion des Ressources Humaines, une Licence en Sciences de Gestion, et un Baccalauréat D obtenu à l’âge de 17ans. Je suis volontaire pour Wikimedia au Cameroun, pour l’association GiftMakers notamment, et je chante dans un groupe de musique Gospel appelé J.O.B.S. (Jesus Our Best Story) assez connu dans la ville de Douala.

AFRIK.COM : Un jeune qui choisit de mener ses activités sur internet dans un pays comme le nôtre (avec toutes les difficultés d’accès à internet), ce n’est pas risqué ?

Paul Emmanuel NDJENG : (rires) Il y a du risque partout, peu importe l’activité dans laquelle on se lance. Même si internet n’a pas un grand pouvoir « commercial » pour le moment au Cameroun, je vois internet comme une opportunité plus que comme une difficulté. C’est un moyen par lequel je peux partager ce que je sais au plus grand nombre (en dehors du Cameroun, je suis lu au Sénégal, en France, et même en Russie !). Internet me permet donc d’avoir un certain positionnement sur le plan international également.
En réponse aux difficultés d’accès à la connexion internet, je réponds régulièrement à des invitations à intervenir lors d’évènements dédiés notamment à des jeunes apprenants et étudiants. Le travail de terrain compense.

AFRIK.COM : Quel est le regard que tu portes aujourd’hui sur le numérique au Cameroun ?

Paul Emmanuel NDJENG : Le numérique, au Cameroun, offre un champ de possibilités sans pareil. Il est encore inexploité, et malheureusement, très peu de personnes en sont conscientes.
Il y a un gros travail d’information, de sensibilisation, et d’éducation à faire, et il faut surtout toucher la cible qui est principalement constituée de jeunes aujourd’hui, qui devront avoir la mainmise et la maîtrise sur les outils offerts par le numérique au Cameroun.
Je pense que c’est réalisable.

AFRIK.COM : Est-ce qu’il y a déjà un véritable écosystème digital au Cameroun ?

Paul Emmanuel NDJENG :Arrêtons-nous un moment sur la définition du terme « écosystème » : en écologie, un écosystème est l’ensemble formé par une association ou communauté d’êtres vivants (ou biocénose) et son environnement biologique, géologique, édaphique, hydrologique, climatique, etc. (le biotope). Les éléments constituant un écosystème développent un réseau d’échange d’énergie et de matière permettant le maintien et le développement de la vie.
Un écosystème suggère donc un ensemble ou des ensembles d’individus fonctionnant de manière associative. Ça implique des échanges à bénéfice réciproque, un travail en commun sur des projets, des actions synchrones et / ou coordonnées à petite, moyenne ou grande échelle, pour le bien-être commun.
Ça suggère que les acteurs du domaine travaillent ensemble non avec des intentions de se phagocyter mutuellement, mais avec le désir de se tirer, de se pousser mutuellement vers le haut, pour le bien-être du plus grand nombre.
Si je m’arrête à ça, on ne peut pas parler d’écosystème digital au Cameroun. On parlera plutôt d’environnement digital, un environnement dans lequel on cherche nos marques.
Il n y a pas de direction commune, à l’échelle nationale, même sur un seul projet. Il n’y a pas d’idées communes ou de plan national ou d’ensemble dans ce sens (et là je ne parle pas de l’Etat, mais de ceux qui se revendiquent acteurs du domaine).
Tu verras d’un côté des jeunes hyper actifs sur les réseaux sociaux qui ne consomment même pas les produits les uns des autres et s’affrontent régulièrement lors de « compétitions » organisées par des multinationales, ou lors de cérémonies de remises d’awards (Dieu m’en préserve pour le moment ! …rires) dans le désir de devenir le prochain Steve Jobs ou de s’élever en égéries.
D’un autre côté, il y a ceux-là qui font un gros travail de fond et ne s’affichent que très rarement ou alors pas du tout sur internet. Je pense pourtant qu’un effort supplémentaire inspirerait beaucoup et freinerait les ardeurs des plus agités.

AFRIK.COM : Est-ce qu’il y a lieu d’espérer que les affaires arrivent à prospérer au niveau du digital au Cameroun ?

Paul Emmanuel NDJENG : Je pense que ça vaut la peine. C’est même une certitude. Il y a quinze ans, il fallait dépenser de grosses sommes pour avoir accès à internet à partir d’un cyber café. Aujourd’hui, ma nièce d’un an et demi est capable de déverrouiller un smartphone. Un nombre sans cesse croissant d’individus a accès à internet. Ceci crée un nouveau marché que les plus habiles pourront saisir pour créer des activités dont ils pourront vraiment vivre.

AFRIK.COM : Il y a une activité qui commence à prendre du volume ici, c’est le blogging. Il s’agit de quoi concrètement ?

Paul Emmanuel NDJENG :Le blogging c’est l’activité qui consiste à tenir un blog. Le blog est une forme de journal intime numérique sur lequel on peut déposer des écrits de façon régulière.

Le blogging a cependant un autre aspect qu’on peut présenter comme «professionnel » Dans ce sens, il permet de renseigner, de renforcer son lectorat sur un sujet précis, sur un problème précis qu’il cherche à résoudre. Le blogging permet donc de se positionner, de se faire connaître et reconnaître comme un professionnel d’un domaine précis.

AFRIK.COM : Un « marketing manager » déclarait en début d’année que le blogging n’a aucun intérêt pour un pays comme le Cameroun. Tu es de cet avis ?

Paul Emmanuel NDJENG : L’assertion de ce monsieur dépend fortement de la définition qu’il a du blogging, et de l’expérience qu’il a de la chose. Je suis d’accord avec lui d’une part. Il existe un type de blogging dont le Cameroun n’a pas du tout besoin en ce moment : le blogging mercantiliste. J’appelle ainsi ce blogging qui a pour mode opératoire standard : se battre pour avoir le plus grand nombre de visites régulières possible, aller présenter ces chiffres à une entreprise locale en quête de visibilité, et lui vendre des espaces sur son blog.

C’est essentiellement égoïste, et je dirai même que ça dénature le blogging en transformant ceux qui agissent ainsi en des commerçants arrivistes qui cherchent à être « in », « tendance », « de l’heure »…sans véritablement se poser la question de savoir en quoi leurs blogs sont véritablement utiles au Camerounais moyen, et quels problèmes actuels ceux-ci traitent. C’est une mentalité essentiellement égoïste qui ne profite qu’à très peu de personnes.
Cependant, je crie haut et fort que le Cameroun a également besoin de blogging, car celui-ci permettrait de créer la discussion autour de beaucoup de problèmes, sur le plan politique, économique, culturel, social, et même éducatif. Par exemple, si le ministère des enseignements secondaires tenait un blog, celui-ci contiendrait des informations sur les actions en cours, à venir, etc. en donnant ainsi plus de visibilités à celles-ci.
Ça réduit le gap qu’il existe en matière d’informations sur l’action de l’administration, et la section « commentaires » du blog permettrait, au bas d’articles précis, de créer la conversation autour des problèmes liés à l’éducation de nos jeunes frères et sœurs.
Ceci serait un début de solution à certains problèmes, et ça rassurerait les personnes indiquées sur le fait que l’administration en question est ouverte à la discussion, de façon très simplifiée.
Voilà le pouvoir du blogging, et voilà pourquoi on en a véritablement besoin au Cameroun.

AFRIK.COM : Il y a des pays comme le Sénégal où l’activité connait déjà un certain succès, mais ça piétine encore ici. Pourquoi ?

Paul Emmanuel NDJENG : Les contextes sont différents. L’environnement politique, économique et social parfois très agité de certains pays d’Afrique de l’ouest a créé l’émulation autour des moyens d’expression comme le blog. Et aujourd’hui ces pays voient en les blogueurs des interlocuteurs avec qui ils peuvent débattre, qui peuvent dénoncer, mais aussi soutenir.

L’écriture a toujours été un refuge pour les jeunes africains en temps de trouble, et internet est juste venu moderniser la chose.
Au Cameroun, si on n’a pas vécu autant de périodes agitées que dans d’autres pays, il n’en demeure pas moins que le blogging a des problématiques à traiter, comme celle de l’éducation, qui m’intéresse particulièrement.
Si ça piétine, c’est premièrement parce que les gens ne savent pas vraiment que ça existe ; et parmi ceux qui sont au courant, une catégorie ne sait pas vraiment quoi en faire, pendant qu’une autre semble agir comme s’il fallait être « un initié » pour pouvoir bloguer.
Parce que cette dernière catégorie a vite pris les devants, le blogging reste un peu fermé aux yeux des personnes extérieures, qui sont, comme repoussées par cet aspect des choses, qui semble prévaloir.
Il existe cependant certains blogueurs qui ne rentrent pas dans ce « canevas » de type « star de hollywood » ou d’actions de façade, mais qui cherchent continuellement les moyens de faire un travail de fond et de qualité, tout en inspirant les générations derrière en les incitant à avoir des motifs qu’on pourrait qualifier de citoyens plutôt qu’égoïstes.

AFRIK.COM : Est-ce qu’il y a des noms que tu affectionnes le plus dans cette activité ?

Paul Emmanuel NDJENG : Tu vas peut-être me trouver égocentrique si je cite des personnes avec lesquelles je travaille, mais je ne peux ne pas les citer, tant est-il que pour moi, leurs projets sont véritablement utiles et quelque part, ils sortent vraiment du lot.

Anne Marie C. Befoune la jeune femme qui dit : « Je suis activiste. Ça ne signifie pas que je suis opposante ! » Son site, ElleCitoyenne.com, est simplement un gros coup de cœur pour moi, et pour d’autres. Un jeune homme que je côtoie régulièrement ne cesse de me demander : « elle vient quand ? » parce que quand il la lit, il se rend compte qu’il y a encore des gens qui font des choses bien malgré les difficultés qu’on rencontre en Afrique. Elle cherche à faire comprendre au citoyen qu’il a son rôle à jouer dans la bonne marche des choses dans la cité, sans forcément attendre des actions du Gouvernement, et à ça, j’adhère !

Ghislain Kuitchoua, de TribuneJustice.com Alors, ce gars arrive à réunir un nombre impressionnant de professionnels du droit sur sa plateforme, qui traitent régulièrement des problèmes quotidien du point de vue de l’homme de droit, et c’est juste…exceptionnel.

Je vais me permettre de citer Joël Djengue, auteur principal pour Auletch.com, qui est un webzine (magazine web) Il arrive à me faire avoir des rires de malade, tant son contenu est d’une originalité et parfois d’une drôlerie qui ne laisse personne de marbre. En plus, c’est un jeune homme qui fait preuve d’une humilité certaine…je pense qu’il ira très loin.

Je terminerai avec Thierry Bertrand, de BlogPasCher.com
Alors, s’il faut dire qu’il y a un camerounais qui blogue, je dirai que c’est lui, sans le moindre doute. Il est juste… unique, et même épatant ! Il a réussi, en l’espace de 10 ans, à devenir le numéro un en France, dans son domaine. C’est un modèle de persévérance qui a un blog particulièrement spécialisé, et qui crée des emplois bien payés. Chapeau bas !

AFRIK.COM : Y a-t-il une loi qui réglemente cette activité au pays ?

Paul Emmanuel NDJENG : La loi traite les blogueurs comme s’ils étaient des journalistes. Ils sont donc soumis aux mêmes sanctions en matière de droit, et assument la totale responsabilité des écrits qu’ils produisent. Ils peuvent donc être amenés à en répondre devant toute juridiction compétente tant est-il que leurs écrits, une fois en ligne, sont accessibles depuis n’importe quel endroit dans le monde.

AFRIK.COM : Lorsqu’on parcourt les blogs ici, on constate que les thèmes sont pratiquement identiques sauf le tient…. Une raison à cela ?

Paul Emmanuel NDJENG : (rires) pratiquement les mêmes ? Je ne sais pas. Mais je sais qu’il y en a qui sortent particulièrement du lot, et je les ai cités plus haut. Je sais que beaucoup de blogs sont des blogs d’opinions, de musique et de style de vie, ou lifestyle comme on dit.
Beaucoup pensent probablement qu’ils ne peuvent pas bloguer sur autre chose que ça, et il n’y a pas grand-chose pour leur prouver le contraire.
Cependant, c’est ce que j’essaie de faire avec mon blog, en ateliers de formation, ou même lors de partages spontanés : faire comprendre qu’il existe d’autres pistes à explorer, et qu’il est tout à fait possible d’y arriver.

AFRIK.COM : Le « marketing inbound », un thème que tu affectionnes particulièrement. Parles-nous de ce sujet que certains lecteurs considèrent encore comme un mythe.

Paul Emmanuel NDJENG : Un mythe ? C’est peu de le dire ! Certains pensent même que je suis un arnaqueur qui vient tromper les gens avec un nouveau terme pompeux (rires). L’inbound marketing est la meilleure pratique de marketing sur internet, depuis 2006. Il vient bousculer les codes et s’imposer sur la durée, car il est soutenu par un mode de pensée centré sur la cible, et non sur le promoteur d’une marque ou d’une entreprise. Il s’agit en fait de donner, via une production de contenu de qualité sur la durée, des solutions aux problèmes de sa cible. On la renforce, on l’oriente, la guide, la renseigne, lui offre du contenu, pour développer une relation de confiance solide et aboutir, éventuellement, à une opération commerciale.

Un individu moyen est confronté à environ 7 000 messages marketing par jour. Ceci crée une accoutumance, qui rend les messages marketing standard inefficaces. Aujourd’hui, la cible n’a pas besoin qu’on lui crie çà et là « je suis le meilleur en ceci ou en cela ». Elle a besoin qu’on l’aide à résoudre un problème précis. Et si on y arrive, alors elle pourra se dire qu’on est la personne indiquée pour l’accompagner dans la résolution de ses problèmes.
Voilà donc l’inbound marketing, plus qu’un ensemble de techniques et de pratiques qui marchent bien sur internet, mais un mode de pensé fondé sur le désir d’aider et sur la générosité du pratiquant.

AFRIK.COM : Quelle est la place de ce type de marketing au niveau des entreprises au Cameroun ?

Paul Emmanuel NDJENG : Oh que j’aimerai pouvoir répondre à cette question ! (rires) Je ne sais pas vraiment s’il y a des entreprises camerounaises qui pratiquent l’inbound marketing. Si c’est le cas, alors elles sont bien discrètes !
Il m’est arrivé d’être contacté par un monsieur qui voulait organiser des séminaires en série, à destination de professionnels et responsables d’entreprises. Ça ne s’est jamais fait. Je suppose qu’il s’est laissé gagner par le découragement, tant il peut m’arriver de ressembler à un adolescent (merci au sport que je pratique depuis l’enfance, de me maintenir si jeune).
Ce que je peux dire pour conclure ce point, c’est que l’inbound marketing est ce dont les entreprises ont besoin au Cameroun. Si internet n’a pas encore un très grand pouvoir marketing ou commercial au Cameroun, ça ne sera pas toujours le cas. Les entreprises qui sauront se positionner aujourd’hui bénéficieront de places d’honneur dans les 5 années à venir. Pourquoi ne pas en profiter ?

AFRIK.COM : Déjà 7 ans d’expérience dans cette activité, y a-t-il d’autres horizons que tu souhaites atteindre ? Ou alors tu estimes que tu es déjà au top du métier?

Paul Emmanuel NDJENG : Ça fait presque un an que je parle d’inbound marketing de façon ouverte, et lors des 6 années précédentes (depuis 2009) je produisais déjà du contenu à destination d’internet, pour mon propre compte, puis de façon professionnelle, pour des individuels, des entreprises, et des centrales de textes.
Aujourd’hui Dieu m’accorde la grâce d’être consultant et de travailler en freelance sur beaucoup de projets, ce qui est pour moi la meilleure forme possible (ça me permet de m’occuper de mes neveux). Je souhaite aller plus loin en rencontrant plus de jeunes, plus de professionnels, plus de personnes pour leur parler de la méthodologie en question et des possibilités qu’elle offre. Je ne pense pas être au top du métier. Je crois en être bien loin même, tant la méthodologie inbound couvre de nombreux aspects.

Je n’ai pas encore créé suffisamment de possibilités d’emplois, même temporaires, à mon goût. En tant qu’inbounder certifié, je pense devoir donner beaucoup plus que ce que j’ai déjà pu donner, et je n’aurai pas la conscience totalement tranquille tant que ça ne sera pas fait (rires). J’ai encore une très grande marge de progression, et je crois tout de même que je peux y arriver.

AFRIK.COM : Est-ce que tu as des projets en vue ?

Paul Emmanuel NDJENG : A l’immédiat, je souhaite augmenter ma fréquence de publication, pour que le blog de mon site soit semblable à une bibliothèque sur laquelle tous types d’individus désirant apprendre à utiliser internet pour leurs projets pourront se ravitailler en contenu de qualité. A moyen terme, je souhaite faire le tour de plusieurs endroits dans des villes qui ont déjà accès à internet, pour présenter à des élèves et étudiants les possibilités qu’ils peuvent avoir sur le plan professionnel sur internet. Je souhaite également étendre cette action à plusieurs pays d’Afrique. A un peu plus moyen terme (rires) je souhaite en fait rencontrer, au moins une fois dans ma vie, Seth Godin, l’homme qui a émis pour la première fois, l’idée de marketing permissif, qui est devenu aujourd’hui inbound marketing. Je souhaite aussi rencontrer Isaac Moche, un des responsables de Hubspot avec qui j’ai déjà eu des échanges chaleureux, et pourquoi ne pas participer aux journées qu’ils ont appelé « inbound ». On a bien le droit de rêver non ? (rires)

AFRIK.COM : Quel conseil à tous ceux qui se lancent dans cette activité qu’est le blogging ?

Paul Emmanuel NDJENG : Premièrement : ils doivent bloguer pour résoudre un problème précis de leur environnement. Donc, bloguer pour être utiles.
Deuxièmement : se remettre en question continuellement. Les motifs comptent beaucoup pour une activité comme celle-là, car elle doit être effectuée par un individu suffisamment patient et ancré dans ses motifs, pour ne pas abandonner en chemin, car l’activité peut parfois se révéler très difficile. Troisièmement : les statistiques ne sont pas importantes. En blogging, le succès ne repose pas sur les statistiques, mais sur les objectifs qu’on se fixe. Ne vous laissez pas impressionner par des individus qui vous diront qu’ils font des milliers de vues par mois. Ne quittez pas des thèmes qui peuvent être éducatifs ou politiques, ou encore sociaux, pour vous lancer dans les choses « tendance » parce que vous voulez aussi qu’on dise que vous avez des milliers de visites par mois. Ne perdez pas votre nature pour de l’argent. Vous le regretterez.

AFRIK.COM : Qu’est-ce qu’il faut te souhaiter ?
Paul Emmanuel NDJENG
: D’épouser une fille bien.
D’avoir des enfants qui garderont la crainte de Dieu toute leur vie.
De vivre longtemps pour voir mes petits-enfants.
De gagner beaucoup d’argent pour prendre soin de mes parents.
D’avoir de plus en plus d’opportunités de présenter la méthodologie inbound, et d’arriver à inspirer un nombre croissant d’individus au Cameroun, en Afrique (et pourquoi pas dans le monde) à se lancer à la production de contenu de qualité sur internet, afin que ce qu’on trouve sur nous soit digne de respect.
Merci !

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