Burundi : reprise des négociations sans conditions, la médiation de Yoweri Museveni saluée


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Les différents protagonistes de la crise au Burundi se sont mis d’accord pour poursuivre les négociations sans conditions. La médiation du Président ougandais Yoweri Museveni a été saluée par le pouvoir et par l’opposition.

Le Président ougandais Yoweri Museveni serait-il l’homme de la situation ? Après que l’opposition et le pouvoir aient obtenu la démission des deux derniers médiateurs envoyés par l’Organisation des Nations unies (ONU) sur le dossier, le chef d’Etat africain semble avoir fait un premier pas notable vers une résolution politique du conflit qui secoue le Burundi depuis l’investiture de la candidature à un troisième mandat du Président burundais Pierre Nkurunziza, le 26 avril dernier.

Un discours de fermeté

Le pouvoir et l’opposition se sont accordés pour poursuivre les négociations sans conditions. Le Président ougandais, arrivé mardi dans la capitale burundaise, Bujumbura, a eu un discours très ferme dans les différents entretiens à huit clos avec tour à tour le camp présidentiel, notamment Pierre Nkurunziza, les partis politiques d’opposition, les organisations de la société civile et des représentants de média.

Toutes les parties au prise dans la crise ont salué l’action de Yoweri Museveni et son positionnement. Il a soigneusement évité de se prononcer sur les questions qui cristallisent les tensions, notamment sur le troisième mandat du Président burundais. La reprise des négociations avant la tenue du scrutin présidentielle est déjà une avancée notable qui avait été refusée par le pouvoir. Elle correspond aux préconisations de l’Union africaine.

« Une base solide »

« Les conclusions faites en présence du facilitateur constituent une base solide sur laquelle nous pouvons reprendre le dialogue qui avait été suspendu moult fois par le passé », a indiqué le chef de la Coalition des Indépendants « Amizero y’Abarundi » (Espoir des Burundais), membre de l’opposition, Charles Nditije. Il s’est déclaré confiant pour la suite, à l’instar du président de l’ADC, une autre coalition, Leonce Ngendakumana. Il a félicité le médiateur ougandais pour sa « méthodologie » et sa connaissance « du Burundi, des problèmes dans ce pays, des Burundais », rapporte RFI. « Comment Museveni s’est comporté, comment il a dirigé ces négociations, ça me donne espoir », a ajouté Pierre-Claver Mbonimpa, représentant de la société civile.

Le gouvernement s’est dit satisfait mais n’a pas manqué de rappeler sa préoccupation première qui est « l’urgence est d’organiser l’élection présidentielle pour éviter un vide institutionnel », a précisé le ministre burundais des Relations extérieures, Aimé-Alain Nyamitwe. La constitution d’un gouvernement d’union nationale et d’un parlement de transition pour une durée de deux ans auraient été proposés par Yoweri Museveni, selon un des chefs de l’opposition, peut-on lire sur Anadolu Agency.

Le ministre de la Défense ougandais prend le relai

Willy Nyamitwe, un proche conseiller de Nkurunziza, chargé de la communication, a déclaré à la presse qu’il était hors de question de mettre en place un gouvernement de transition. Le Président burundais serait en revanche d’accord que la formation d’un gouvernement d’union national qui est d’ailleurs recommandé par la Constitution.

Alors que le dialogue devrait se poursuivre jeudi, le médiateur Yoweri Museveni a annoncé que son ministre de la Défense, Crispus Kiyonga, allait prendre le relais des négociations. Reste à savoir s’il rencontrera autant de succès.

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