Burundi : le dépouillement est terminé


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La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé, ce mardi, que le dépouillement des bulletins des élections législatives et communales était terminé et que les résultats étaient en cours de centralisation au niveau des communes.

Le porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Prosper Ntahorwamiye, a déclaré, ce mardi 30 juin 2015, que le dépouillement des bulletins des élections législatives et communales était terminé. Les résultats sont en cours de centralisation au niveau des communes, a-t-il précisé.

Le taux de participation en question

Des résultats provisoires devraient être connus dans la journée de ce mardi ou mercredi, a ajouté l’institution. La CENI est encore incapable de donner un chiffre de participation, mais elle s’annonce importante, selon son porte-parole qui a déclaré que le scrutin s’était déroulé sans incident.

Un collectif de journalistes d’opposition a diffusé sur la page Facebook, « Sos médias Burundi », sur laquelle il opère depuis la fermeture des médias privés par le pouvoir, des photos de bureaux de vote déserts en pleine journée. Selon eux, la plupart des électeurs ne se sont pas déplacés, par peur des violences.

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(Crédit photo: Sos Médias Burundi)

Des élections sous tension

La tension était grande, lundi, jour de ces élections, notamment dans la capitale Bujumbura, épicentre du mouvement d’opposition à la candidature à un troisième mandat du Président burundais Pierre Nkurunziza. Des fouilles étaient effectuées à l’entrée des bureaux de vote, des lieux les plus sensibles. Des violences ont éclaté ce week-end jusqu’au dimanche soir, quelques heures avant le début du vote. Des tirs de grenades et des tirs à l’arme automatique ont en outre retenti dans la capitale.

Les chiffres de la participation sont très attendus. Ils pourront donner des indications sur le niveau de soutien dont Pierre Nkurunziza bénéficie encore dans son pays. Le pouvoir a toujours indiqué que la contestation se limitait au niveau de Bujumbura et que les campagnes étaient largement acquises à l’actuel chef de l’Etat.

L’opposition politique a boycotté le scrutin pour dénoncer les conditions d’organisation de ces élections et notamment l’arrestation de militants, la répression des manifestants et la fermeture des médias privés; mesures qui ont empêché la plupart des candidats de faire campagne.

Prochaine élection : la Présidentielle le 15 juillet

Pour les mêmes raisons, l’Union Européenne et l’Union Africaine avaient décidé de ne pas envoyer leurs observateurs prévus pour surveiller le déroulement des élections de lundi. L’Organisation des Nations Unies (ONU) avait appelé à un report du scrutin.

La prochaine élection est la Présidentielle qui doit se dérouler le 15 juillet prochain. L’investiture du chef de l’Etat, le 26 avril dernier, par le parti au pouvoir, le Cndd-Fdd, pour un troisième mandat à la tête du pays a été le point de départ de la contestation. L’opposition estime que cette candidature est contraire à la Constitution. Le pouvoir rétorque que lors de son premier mandat, en 2005, Nkurunziza a été élu par l’Assemblée nationale et que le texte suprême limite à deux le nombre de mandats du président de la République à condition qu’il soit élu par la population.

L’opposition avait déjà largement boycotté la dernière élection présidentielle, en 2010, accusant le pouvoir de fraudes.

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