Burundi : craintes d’une attaque d’envergure des putschistes


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Près de trente militants de l’opposition ont été arrêtés après la découverte d’une cache d’arme dans la province de Muyinga, au nord-est de Bujumbura. Après l’assaut au nord du pays, la population craint une attaque armée d’envergure des militaires putschistes pour renverser le Président Pierre Nkurunziza.

Une importante cache d’armes a été découverte sur une colline de la province de Muyinga, au nord-est de la capitale burundaise, Bujumbura, selon les médias locaux. Près de 20 kalachnikovs ont été trouvées par la police dépêchée sur les lieux, rapporte la gouverneure de la région, Aline Manirabarusha. Cette cache d’armes a été mise à jour après l’arrestation d’un taxi-moto, dans la zone, par des jeunes Imbonerakure, organisation proche du pouvoir, accusée régulièrement de violences, qui transportait dix kalachnikovs et 38 chargeurs. Ils sont trente militants de l’opposition du FNL d’Agathon Rwasa à avoir ensuite été arrêtés après la découverte sur place d’une liste de personnes voulant déstabiliser le pouvoir, ce que conteste le parti politique concerné qui parle de coup monté.

Craintes d’attaques des militaires putschistes

La situation est tendue au Burundi depuis plusieurs semaines. Le pouvoir comme la population craignent des attaques de militaires putschistes, alimentées par de nombreuses rumeurs. Dimanche dernier, Léonard Ngendakumana, le bras-droit du chef des militaires qui avait tenté un coup d’Etat, le 13 mai dernier, Godefroid Niyombare, avait menacé Pierre Nkurunziza et déclaré vouloir « résister » et « se battre » contre le pouvoir en place jusqu’à la démission du chef de l’Etat.

« Toutes ces actions en cours dans le pays, nous sommes derrière, et nous allons les intensifier jusqu’à ce que Nkurunziza comprenne », avait-t-il indiqué. « Il y a d’autres voies pour y arriver. Il y a les tables des négociations et le dialogue pour s’entendre », avait répliqué le porte-parole du ministère de la Défense et des anciens combattants, le colonel Gaspard Baratuza. Vendredi dernier, l’attaque de la localité de Kubuyumbu, dans la province de Kayanza, à 140 km au nord de Bujumbura, par un groupe armé non identifié en provenance du Rwanda, selon l’armée burundaise, a alimenté la psychose. Ils étaient près de 300 à 400 combattants en uniforme militaire, selon certains témoins.

Les putschistes soutenus par le Rwanda ?

L’armée a dû dépêcher des renforts sur place afin de repousser les assaillants parmi lesquels douze ont été tués et des dizaines capturés, selon le gouverneur de cette province. Dans la nuit de vendredi à samedi, près d’une dizaine de détonations de grenades ont été entendues dans la capitale Bujumbura, notamment dans les quartiers les plus mobilisés contre la candidature à un troisième mandat de l’actuel Président.

Un officier de police décrit des attaques coordonnées contre la police qui n’a pas fait de victimes du côté des forces de l’ordre, tandis qu’un civil a été tué. Le Rwanda voisin est montré du doigt, accusé d’armer des combattants, notamment d’anciens militaires putschistes, renvoyés au Burundi afin de déstabiliser le pays. Le porte-parole de la Présidence burundaise a annoncé, samedi, un report de l’élection présidentielle au 21 juillet alors qu’elle était initialement prévue le 15 juillet.

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