Burundi : 46 opposants risquent la perpétuité


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Le parquet burundais a requis la peine maximale à l’encontre de 46 militants du Mouvement pour la Solidarité et le Développement suite aux violences du 8 mars entre manifestants et forces de l’ordre.

Le Parquet burundais a requis mardi une peine de prison à perpétuité contre 46 militants du parti d’opposition Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD). Ils sont jugés pour « participation à un mouvement insurrectionnel armé », après les récents affrontements avec la police.

Le substitut du procureur, Anastase Habonimana, a en effet requis « une peine de servitude pénale à perpétuité » contre les 46 prévenus. Une peine de 15 ans de prison a par ailleurs été demandée à l’encontre de 22 personnes poursuivies pour « tentative de participation à un mouvement insurrectionnel armé ».

La défense a refusé de plaider suite au refus de la Cour de renvoyer l’audience. Elle conteste la rapidité avec laquelle le Parquet a organisé le procès des 46 accusés, parmi lesquels figurent cinq femmes. La cour, qui est restée silencieuse face à la demande des avocats de la défense, rendra son verdict vendredi.

Deux autres personnes ont été renvoyées devant une chambre spéciale pour mineurs en raison de leur âge. Ils devraient connaître leur sentence ce mercredi. Un 71e accusé a été blanchi avant le procès.

Affrontements les plus violents depuis la fin de la guerre civile

Pour rappel, ces militants du MSD ont été arrêtés le 8 mars dernier suite à de violents affrontements avec la police. Des policiers avaient d’ailleurs été pris en otage au siège du parti, à Bujumbura. Côté manifestants, une vingtaine d’entre eux avaient été blessés, dont certains par balles, lors de l’assaut donné par la police. Les militants du MSD sont accusés d’avoir ouvert le feu les premiers.

Ces affrontements ont été décrits comme étant les plus violents depuis la fin de la guerre civile en 2006. Le président du MSD, l’opposant Alexis Sinduhije – aujourd’hui en fuite, poursuivi pour « insurrection armée » – continue d’assurer que la marche du 8 mars était pacifique et avait pour objectif de réclamer les droits politiques et civils de l’opposition.

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