Burkina Faso : les non-dits de la suspension du parti de Compaoré


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L’ancien régime de Blaise Compaoré est passé au crible par le gouvernement intérimaire burkinabè qui a suspendu les activités de deux partis politiques ainsi que celui d’une association. Et pourquoi donc ?

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de l’ex- Président Blaise Compaoré, l’Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) et la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (Fedap-BC) ont été suspendus, ce lundi, par le gouvernement de transition. Ce dernier justifie sa décision par une « activité incompatible avec la loi ».

Vers un trouble à l’ordre public ?

Afin d’éviter tout trouble à l’ordre public, le gouvernement de Michel Kafando a pris cette mesure en s’appuyant notamment sur l’article 30 de la charte des partis et formations politiques, qui stipule « qu’en cas d’urgence ou de trouble de l’ordre public, le ministre chargé des Libertés publiques peut prendre un arrêté de suspension de toutes activités du parti concerné et ordonner la fermeture de son siège ».

Le parti de Blaise Compaoré , en dépit de la chute de celui-ci, fin octobre, continuait à se réunir et prôner une révision de la Constitution. Une situation intolérable pour le gouvernement. Selon le ministère de l’Administration territoriale, les partis suspendus « continuaient à se réunir. Ils menaient des activités qui pouvaient mener à des troubles plus graves ».

Mesure conservatoire

Néanmoins, cette mesure n’est que conservatoire. Il ne s’agit pas de dissoudre ces partis. D’autant plus que selon la loi, ces suspensions ne peuvent excéder trois mois. L’ADF/RDA a pris « acte de cette décision et attend les preuves ». Le vice-président du parti, Mamadou Koné, soutient ne pas comprendre cette décision. « On a demandé à tous les militants de suspendre toutes les activités politiques, en province et à Ouagadougou », a indiqué Diao Koné, premier vice-président de l’ADF/RDA. Le Congrès pour la démocratie et le progrès, quant à lui, n’a pour le moment pas réagi. Ces partis suspendus ont un délai de soixante jours pour saisir le tribunal administratif afin de faire annuler cette décision.

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