Bénin : hommage national à Mathieu Kérékou


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Le chef de l’Etat béninois Boni Yayi a décrété une semaine de deuil national au Bénin après la mort de l’ancien Président Mathieu Kérékou, surnommé le Caméléon. Les hommages à celui qui fut, pendant 27 ans, à la tête du pays se multiplient.

A Porto-Novo,

Une semaine de deuil national pour commémorer la mort du Baobab, Mathieu Kérékou, a été décrété, ce mercredi, par le Président de la République du Bénin, Boni Yayi. Les drapeaux sont en berne. L’émotion est vive parmi la classe politique béninoise.

« En cette triste circonstance, je présente, au nom de la République, du Gouvernement, en mon nom et celui de mon épouse, la Première Dame, les condoléances les plus attristées à la famille de l’Illustre disparu ainsi qu’à chacune et chacun de vous. La Nation béninoise toute entière est en deuil. Au nom du gouvernement, je décrète un deuil national d’une semaine avec la mise en berne, dès cet instant, des drapeaux sur toute l’étendue du territoire », a déclaré Boni Yayi, dans un allocution en direct à la télévision béninoise.

« Le plus grand homme d’Etat de la période postcoloniale »

Alors qu’il prend le pouvoir le 26 octobre 1972,Mathieu Kérékou est perçu comme l’homme qui mit fin à la décennie d’instabilité et de coups d’Etat à partir de l’indépendance, en 1960. Surnommé le Caméléon pour avoir su s’adapter et évoluer au cours de ses années de pouvoir, il a installé le marxisme-léninisme au Bénin.

L’actuel président de l’Assemblée national et ancien Premier ministre de Mathieu Kérékou, Adrien Houngbédji, a salué « le plus grand homme d’Etat de la période postcoloniale ». Il a voulu rendre hommage à « un grand démocrate pour avoir réussi cette conversion sans précédent d’un régime de parti unique à un régime de multipartisme. Il fut un grand homme d’avoir accepté les décisions de la conférence nationale ».

Une « perte immense »

En 1991, il perd l’élection présidentielle aux dépens de Nicéphore Soglo, le technocrate diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris. Mathieu Kérékou, militaire de formation qui n’a que le certificat d’étude primaire (CEP), a vu alors sa popularité entachée par la mise en place des Politiques d’ajustement structurelles (PAS) de la Banque mondiale au Bénin. La réduction des dépenses sociales de l’Etat, notamment dans l’éducation et la santé, est alors drastique et mécontente la population. En 1996, il est réélu une première fois à la présidence de la République ainsi qu’en 2001.

« C’est une perte immense pour notre pays qui perd là l’un de ses dignes fils. Cet homme aura, à sa façon, marqué de nombreuses générations de Béninois », a indiqué le maire de la capitale économique béninoise et fils de l’ancien Président du même nom, Léhady Vinagnon Soglo. Mathieu Kérékou restera, après son départ du pouvoir en 2006, très influent dans la vie politique béninoise. Son souvenir ne cessera de s’embellir parmi une partie de la population béninoise qui décrie la gestion de son successeur Boni Yayi.

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