Au Bénin, une école-ferme ouvre ses portes à Banigbé


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La communauté de l’Emmanuel lance un vaste projet de développement dans la paroisse Saint André de Banigbé?: une école-ferme, pour sensibiliser les enfants à l’amour de la terre et la protection de l’environnement. Un projet qui s’inscrit dans la droite ligne des préceptes prônés par le pape François dans son encyclique, Laudato Si.

C’est un projet novateur au Bénin. La paroisse Saint André de Banigbé a ouvert, en septembre, une école-ferme, pour sensibiliser les enfants à l’amour de la terre et la protection de l’environnement, en suivant les principes écologiques développés dans l’encyclique Laudato Si du pape François.

« Bientôt, l’agriculture sera source de grands débouchés », s’exclame El Hadj Fagbohoun, un pisciculteur. « En effet, les parents ont intérêt à inscrire leurs enfants dans cette école, car l’agriculture englobe plusieurs branches et ce qu’on enseigne à l’enfant à bas âge demeure comme un acquis », poursuit-il encore, avant d’ajouter: « je ne rêve que d’une école agricole pour mon garçon ; s’il est d’accord, il fera cette option, sinon il fera ce qu’il veut, mais ce serait bien dommage. Ils auront des diplômes mais sans aucune qualification ».

Le goût de la terre

En lançant ce projet, le père Nestor Attomatoun, curé de Banigbé, aspire à montrer aux populations tout ce que peut offrir la nature de cette région, et susciter l’amour de la terre chez les jeunes et les enfants. « L’école maternelle que nous avons dénommée « Laudato Si » voudrait mettre en application les enseignements de l’encyclique du pape François sur l’environnement, précise-t-il. C’est une structure d’éveil à la nature pour susciter l’envie de devenir des ingénieurs agronomes ». Mieux, le père Nestor voudrait mettre fin à la désaffection de la terre ; car « le champ n’est pas réservé aux attardés intellectuels ».

Ce projet de la communauté de l’Emmanuel, lancé en partenariat avec le diocèse de Porto-Novo, est encore en expérimentation. Il requiert l’accompagnement du gouvernement, en particulier pour le volet pédagogique et technique.

Les enfants inscrits à la maternelle ont commencé les cours le 18 septembre dernier, le jour de la rentrée des classes. Ils sont désormais encadrés par Rodrigue Agbanglo, 25 ans. Celui-ci a reçu une formation à l’école normale des instituteurs, option maternelle, en 2014. Il a aussi une expérience en production végétale et agro-alimentaire. Ce bagage lui permet de donner aux enfants des notions d’agriculture.

Cueillir des piments pour sa mère

Les travaux pratiques se déroulent dans la ferme La Providence, gardée par un couple de volontaires, Marine et Pierre. « L’objectif est de former, à terme, des ingénieurs en agriculture », précise le père Nestor. Attentifs, les enfants suivent les explications de Pierre lors des séances à la ferme. Il leur montre les pépinières, leur indique comment protéger les plantes du soleil.

Pour une gestion saine de l’environnement, Pierre installe des poubelles pour recueillir les déchets et le compost qui sera utilisé à la ferme. Il fait mettre aussi des bombonnes pour capter l’eau de pluie qui servira à arroser les plants au jardin.

Les enfants, curieux, observent, mais surtout, ils engrangent des connaissances. Baudoin Gbèmènou, 5 ans, est venu à l’école pour admirer les fleurs, Joséphine Bada pour manger de la banane et Gloria Govoéchan pour cueillir des piments pour sa mère. Tout cela est soutenu par la prière à l’oratoire de la ferme.

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