Retour au calme à Abidjan après la mutinerie au camp d’Akouedo


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Des assaillants non identifiés ont attaqué à l’arme lourde, ce lundi matin, le camp d’Akouedo, un des plus grands camps militaires à l’est d’Abidjan. Ils ont été rapidement maîtrisés par l’armée ivoirienne qui a assuré un retour au calme dès la fin de la matinée. Trois militaires loyalistes et une dizaine d’assaillants auraient été tués dans l’affrontement.

Par Vitraulle Mboungou

Une tentative de mutinerie a avorté ce lundi matin à l’Est d’Abidjan, dans le camp d’Akouedo. La base, qui abrite deux bataillons (l’un d’infanterie et l’autre de parachutes), avait été prise d’assaut dès les premières heures du matin. Des combats à l’arme lourde, vraisemblablement des mortiers, ont alors éclaté entre des assaillants non identifiés et l’armée ivoirienne autour du camp d’Akouedo. S’en sont suivis des affrontements violents entre les deux camps pendant toute la matinée. Des tirs ont été également entendus dans le quartier de Cocody, où se trouve la résidence du Président Laurent Gbagbo. Le bilan fait état de trois morts du côté des militaires loyalistes et d’une dizaine de morts chez les assaillants. Un journaliste de l’AFP présent sur place assure avoir vu « une dizaine de cadavres de personnes en tenue civile, présentées comme des assaillants ». De source militaire ivoirienne, les assaillants ont été rapidement maîtrisés.

Les raisons exactes de cette attaque ne sont pas encore clairement établies. Pour certains, il s’agirait d’une mutinerie liée « aux mauvaises conditions de vie des soldats », pour d’autres les mutins n’auraient pas apprécié l’arrestation d’amis accusés de racket. Une prime non reçue en ces périodes de fin d’année, et qui aurait provoqué la colère d’une partie des militaires, est aussi évoquée.

Retour au calme en fin de matinée

« Les deux camps d’Akouedo ont été attaqués par des éléments infiltrés. Nous sommes là pour rassurer la population, pour dire à cette population que la situation est sous contrôle», a indiqué le chef d’état-major de l’armée, Philippe Mangou, à la Radio et la télévision publique ivoirienne (RTI). Il est intervenu en fin de matinée pour tenter d’apaiser les esprits. Il n’a toutefois donné aucun autre détail sur la nature de l’attaque et le nombre d’assaillants. La nouvelle de l’attaque s’est répandue comme une traînée de poudre dans la capitale ivoirienne qui a vu son activité économique totalement paralysée. Le Plateaux, quartier administratif et des affaires, était également désert. Des nombreux barrages des forces de sécurité ont été dressés dans la ville.

Réagissant aux événements, le porte-parole de l’armée française, le lieutenant-colonel Jean-Luc Cotard, a quant à lui, déclaré que cette affaire ne concernait « ni les Nations Unies ni l’armée française », mais que la vigilance restait de mise. Cette attaque n’est pas la première du genre. Le 1er décembre dernier, le plus grand camp de la gendarmerie d’Abidjan, à Agban, avait déjà été attaqué par des hommes en civil, armés et non identifiés. L’affaire n’est d’ailleurs pas encore officiellement élucidée. En outre, cet assaut intervient quelques jours seulement après la formation du gouvernement de transition par le Premier ministre Charles Konan Banny, chargé justement de désarmer le pays et de le conduire jusqu’aux élections prévue en octobre prochain. Un premier test qui met à l’épreuve le nouvel exécutif ivoirien.

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