La Missa Luba, une messe congolaise chantée en latin


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Les 28 et 30 juin prochains, Paris accueille deux concerts exceptionnels et atypiques. Le Chœur Varenne, chœur de chant classique, et le groupe congolais Bana Kin Percussions vont mêler leurs voix et leurs rythmes. A voir et à écouter !

C’est la rencontre entre l’Afrique et l’Occident. Un chœur classique français et un groupe de percussionnistes congolais se sont associés pour deux concerts inédits qui auront lieu à Paris. D’un côté, le Chœur Varenne, créé il y a 30 ans et qui compte entre 60 et 70 chanteurs formés au répertoire classique. De l’autre, les percussionnistes du groupe Bana Kin, fondé en 1991 et qui rassemble plusieurs musiciens et danseurs de la République Démocratique du Congo. « C’est la première expérience de ce genre pour nous », explique Caroline de Beaudrap, chef de chœur depuis 3 ans.

« Je connaissais la Missa Luba, une messe transcrite dans les années 50 par un missionnaire belge, Guido Haazen, à partir d’airs traditionnels congolais. » Une messe africaine présentée à l’Exposition universelle de 1958 à Bruxelles (Belgique) et interprétée à l’époque par un chœur, d’hommes et d’enfants, créé à Kinshasa par le même missionnaire. Sous l’impulsion de Caroline de Beaudrap, un programme « 100% africain » s’est mis en place. « J’ai eu quelques difficultés à trouver des partitions de chant africain car c’est une tradition majoritairement orale. J’ai pris contact avec des chefs de chœur et un compositeur congolais de Kinshasa qui m’a soumis des partitions et j’ai réussi à monter un programme complet ! » explique-t-elle.

Chanter en kikongo…

« Au début, les chanteurs du Chœur Varenne ont été intrigués par cette idée ! Ils ont vite été curieux et très intéressés car cela sort des sentiers battus. C’est une véritable révolution culturelle pour le chœur. Même si nous n’avons pas été dépaysés par l’harmonie, les airs ne sont pas faciles à chanter à cause des rythmes africains auxquels nous ne sommes pas habitués. Nous avons une approche de lecture de partition, alors que les Africains travaillent beaucoup plus à l’oreille. »

Autre challenge pour le Chœur Varenne : chanter dans cinq langues africaines (trois langues congolaises, une sud-africaine et une kenyane), dont le zoulou, le kikongo ou encore le swahili. « C’est un travail énorme : il faut acquérir la langue sur le rythme. C’est très dépaysant au début mais ça se mémorise assez vite », précise Caroline de Beaudrap. Pour la chef de chœur, la musique africaine « n’est pas si étrangère que cela à la culture musicale occidentale ». « La musique africaine est très attachée à la vie quotidienne, elle est associée aux grands événements de la vie. Il existe une multitude de rythmes et de langues, rattachés à chaque ethnie, voire à chaque percussionniste ! L’apport de la tradition occidentale a été de donner une cohésion à tout cela et de permettre à chaque musicien de se former pour être plus ecclectique. Au XXe siècle, en Afrique, les Occidentaux ont apporté l’harmonie dans la musique chorale. »

Concerts :

 La Missa Luba, messe congolaise chantée en latin avec choeurs et tams-tams. Par le Choeur Varenne et Bana Kin Percussions

Mardi 28 juin 2005 à 20h45

 Eglise Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux

 12, rue des Blancs-Manteaux, 75004 Paris

Jeudi 30 juin 2005 à 20h45

 Oratoire du Louvre

 4, rue de l’Oratoire, 75001 Paris

Réservations : Fnac ou 0 892 68 36 22

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