Mort des élèves officiers africains de St Cyr : Trois officiers français mis en examen


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Le Parquet de Marseille a mis en examen, mercredi dernier, trois officiers français pour homicide par imprudence dans l’enquête des deux Saint-Cyriens africains mort le 13 janvier d’hypothermie. Par ailleurs, l’enquête militaire qui a été menée parallèlement constate qu’une « succession d’erreurs d’appréciation » aurait causé ce drame.

Trois officiers français ont été mis en examen, mercredi dernier, par le parquet de Marseille pour homicide par imprudence dans l’enquête sur la mort , en janvier dernier, de deux élèves officiers africains de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr. Le Nigérien, Laouali Karimoune, et le Togolais, Kondi Abdallah Nandja, le fils du chef d’état-major général des armées du Togo mourraient accidentellement, le 13 janvier dernier, des suites d’une hypothermie lors d’un exercice « d’aguerrissement » au Centre d’instruction et des entraînements de combat en montagne (CIECM) de Barcelonnette (Alpes françaises). Ils étaient 95 élèves officiers à participer à une marche au terme de laquelle ils devaient rejoindre le refuge de Restefond-La Bonnette. Mais surpris par le mauvais temps, leurs instructeurs décident de les faire camper sur place à plus de 2 500 m d’altitude. Cette halte sera fatale à Laouali Karimoune et Kondi Abdallah Nandja.

Une « succession d’erreurs d’appréciation »

Fin février dernier, les trois officiers ont également été mis en examen pour blessures involontaires par imprudence. Sept autres élèves officiers, dont deux femmes – quatre Français ainsi qu’un Burkinabè, un Camerounais et un Nigérien – ont été en effet blessées lors de ce camp d’entraînement de trois semaines qui s’inscrit dans le cursus général des Saint-Cyriens. L’enquête militaire, qui a été également menée durant les deux mois suivant le drame, a conduit à l’interdiction, pour l’un de ces trois officiers, d’exercice pendant trois ans de « sa prérogative de commandement en montagne ». Selon cette même enquête, une « succession d’erreurs d’appréciation » seraient à l’origine de la mort des deux élèves officiers.

La décision du parquet de Marseille et les conclusions de l’enquête interne viennent confirmer que ce n’est pas seulement le froid qui est la cause de cet accident mortel. Ce qui est certain, St Cyr ne souhaite plus que ce genre de drame se répète. Ainsi, près d’un an après l’évènement, « des mesures ont été prises pour limiter au maximum les risques, notamment sur la valeur physique des élèves, tout en préservant les objectifs. Ces mesures seront d’ailleurs intégrées dans la directive sur la préparation à l’aguerrissement qui doit être adoptée à l’automne prochain », a déclaré à l’AFP, le commandant Buffard-Morel, officier supérieur adjoint du CIECM. Un hommage posthume a été rendu aux sous-lieutenants Karimoune et Nandja. Ils ont été décorés de la Légion d’honneur par le ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie.

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