Le Rwanda libère 16 000 suspects du génocide


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Plus de 16 000 suspects impliqués dans le génocide des tutsis et des hutus modérés, ont été placés en liberté provisoire depuis le 10 janvier au Rwanda. Une initiative qui vise à désengorger les prisons du pays.

Rwanda 1994. Génocide. Les Hutus massacrent les Tutsis. Un nettoyage ethnique qui fera entre 800 000 et 1 million de morts en cent jours. Après cinq années d’activité, les tribunaux rwandais ont déjà jugé plus de 6 000 personnes. 110 000 personnes étaient en prison en attente d’un jugement. Les autorités ont relâché plus de 16 000 suspects depuis le 10 janvier pour les placer en liberté provisoire pour désengorger les prisons.

Les portes des pénitenciers se sont ouvertes à la faveur d’un décret présidentiel, daté du 1er janvier. La première phase, réalisée le 10 janvier dernier, a permis à 2 272 prisonniers – des malades et des vieillards- de retrouver la liberté. La seconde s’est déroulée du 28 au 30 janvier. Elle concernait 14 000 personnes. Les détenus libérés ont été transférés dans des  » camps de solidarité  » où ils recevront, pendant deux mois, une formation dans plusieurs domaines visant à les intégrer dans la société.

Tribunaux traditionnels

Les ex-détenus devront comparaître ultérieurement devant des tribunaux locaux. En 2002 des  » juridictions Gacaca « , du nom d’une institution coutumière réaménagée pour les besoins de la cause ont été mises en place par les autorités. Les juges Gacaca sont élus par les Rwandais parmi les membres de la communauté. Les tribunaux se basent sur un système judiciaire rwandais traditionnel où la communauté, au niveau villageois, juge les accusés lors de séances publiques.

Le gouvernement rwandais a établi une liste de suspects de génocide qui se divise en quatre catégories, allant des présumés instigateurs et des assassins, aux pilleurs et aux personnes ayant commis des délits moins graves. La peine de mort est requise pour la première catégorie, si elle est jugée au Rwanda, et la réclusion à perpétuité, si elle est jugée devant le Tribunal pénal international (TPI), en Tanzanie.

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