Le Maroc vole au secours de la RAM


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Pour éviter que les avions ne restent cloués au sol, l’Etat accepte de couvrir au-delà du plafond de 50 millions de dollars fixés par les assureurs. La RAM devra aussi verser une surprime de 1,25 dollars par passager.

C’est une véritable zone de turbulences que traverse actuellement le secteur aérien. Cette crise est directement liée aux attentats du 11 septembre perpétrés aux Etats-Unis. Elle a été à l’origine de très gros problèmes financiers pour les compagnies aériennes. Parallèlement aux restructurations sociales forcées (suppressions d’emplois), elles doivent également faire face à la forte hausse des primes d’assurance.

Le Maroc n’y a pas non plus échappé. Pour éviter que les avions ne restent cloués au sol, le gouvernement a ainsi décidé de donner sa garantie à la RAM pour lui permettre d’assurer le trafic. Et ce, dans les mêmes conditions que les autres compagnies aériennes internationales. Contactés par L’Economiste, les services de la RAM se sont refusés à fournir plus de détails. Dès l’annonce de la décision, le staff de la compagnie nationale était injoignable.

Assurances tous risques

Seuls quelques éléments ont pu filtrer. Ainsi, l’Etat compte intervenir au-delà du plafond de garantie fixé par les compagnies d’assurances. Ces dernières se sont mises d’accord, de par le monde, pour fixer le plafond de garantie à 50 millions de dollars pour les dommages corporels et matériels causés aux tiers, contre 1,5 milliards à 2 milliards de dollars qui étaient jusque-là en vigueur.

Comme toutes les compagnies aériennes internationales, la RAM doit également verser une surprime de 1,25 dollars par passager pour couvrir l’assurance de responsabilité. Le montant à décaisser dépendra donc du nombre de passagers. Cette surprime sera entièrement financée par la RAM. En 2000, la compagnie nationale a transporté 3,7 millions de passagers. Si l’on se base sur ce chiffre, la surprime serait de 4,6 millions de dollars. Pour éviter de verser une telle somme, les compagnies aériennes seraient tentées d’intégrer cette surprime dans les prix des billets d’avion.

Conditions draconiennes

Après les attentats, les assureurs se sont donc engagés dans un véritable bras de fer avec les compagnies aériennes. Ils estiment que l’assurance- aviation était déjà très déficitaire. A elle seule, l’indemnisation des quatre carcasses d’avions impliqués dans les événements qui ont secoué les Etats-Unis a atteint près de 130 millions de dollars. Et ce, pour un marché total d’assurances des carcasses d’avion de 40 millions de dollars. De même, les assureurs estiment que les indemnisations aux tiers pourraient atteindre entre 4,5 et 4,6 milliards de dollars.

Pour l’heure, les assureurs ont revu de manière drastique les conditions d’assurance des avions. Certains observateurs estiment que la couverture « risque de guerre » pourrait être multipliée par dix lors du renouvellement de l’échéance annuelle des contrats. De même, des surprimes devraient être appliquées dans les zones dites aggravées ou les pays à risques. Selon les analystes, le secteur aérien devra payer jusqu’à 2,2 milliards de dollars en frais d’assurance.

K. M.

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