Cameroun : le poivre de Penja bientôt labellisé comme référence culinaire


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poivre du Cameroun
Poivre du Penja Cameroun

Les producteurs de poivre de Penja ont engagé la marche vers la labellisation de ce poivre qui compte parmi les meilleurs au monde. Plus que quelques mois et les producteurs de cette liane rouleront sur l’or. A les croire.

(De notre correspondant)

Plus que quelques mois et le poivre de Penja, produit dans cette région du littoral camerounais aux sols volcaniques, deviendra un label mondialement reconnu. Le cahier des charges sur la base duquel travaillaient les experts et consultants engagés par le groupement représentatif de l’identification géographique poivre de Penja pour la cause a été validé. Lazare Essimi Menye, le ministre camerounais de l’Agriculture et du développement l’a fait savoir le 21 septembre, au siège de cette association à Penja.

Le poivre de Penja référence culinaire

Le poivre de Penja dont l’arôme est prisé à travers le monde subit la concurrence de poivres produits dans d’autres localités du pays ou importés. En effet, du fait de sa notoriété, les vendeurs de ces poivres les présentent toujours aux clients comme étant du poivre de Penja. « La seule façon de nous en sortir, c’est d’obtenir un label qui sera protégé et cela passe par le processus d’identification géographique déjà engagé », justifie Eric Claude Metomo, producteur de poivre et président du groupement représentatif de l’identification géographique poivre de Penja.

Grâce à cette identification, la zone de production du poivre de Penja sera circonscrite. Les producteurs respecteront un cahier des charges et leur récolte sera conditionnée dans une unité qui y apposera une vignette avant la mise sur le marché national et international. « Il sera alors facile de séparer le bon grain de l’ivraie et de permettre à tous les acteurs de la chaîne de gagner gros. Nous sommes si sollicités à l’étranger qu’une fois ce préalable acquis, les producteurs de poivre rouleront sur de l’or », soutient-on au groupement représentatif de l’identification géographique poivre de Penja.

L’union fait la force

Le pari a été rendu possible grâce au Centre d’insertion aux métiers agricoles et ruraux (Cimar), un organe crée en 2008 par Agro-Pme Fondation dans le cadre de ses activités d’appui à l’insertion socio-économique des jeunes sans emploi et de soutien aux petits paysans pour l’accès aux marchés dans les meilleures conditions possibles. Afin de permettre aux producteurs de jouir pleinement de leurs efforts, le Cimar s’est engagé à les organiser.

« Nous les avons structuré et les accompagnons en partenariat avec l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) dans le processus d’identification géographique qui est l’étape principale pour arriver à la certification », explique Simon Pierre Bikele, le directeur du Cimar. Les producteurs de poivre ont été encouragés à se regrouper au sein du groupement représentatif de l’identification géographique poivre de Penja.

Un cahier des charges pour le poivre de Penja

Les personnes commises à l’identification visitent les plantations de poivre situées dans la zone circonscrite et les enregistrent. Les producteurs sont ensuite formés et invités à respecter un cahier des charges depuis la fabrication de la pépinière jusqu’au conditionnement et la mise sur le marché.

Un cluster poivre a déjà été mis en place et est encouragé à travailler en synergie. On compte dans cette dynamique, une association de pépiniéristes dont les membres produisent les pépinières de poivre. Ces dernières sont ensuite mises à la disposition des producteurs regroupés eux aussi dans une association différente qui constitue le maillon essentiel de la chaîne. Ensuite, le poivre récolté est vendu et pour cela, une association des distributeurs a été créée. Ainsi, chacun trouvera alors son compte et l’activité se portera de mieux en mieux. Trois cents hectares de plantation ont déjà été recensés.

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