Gambie : l’exécution des condamnés à mort se poursuit


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Neuf condamnés à mort dont une Sénégalaise ont été exécutés dimanche, ont annoncé les autorités gambiennes, lundi. Cette série d’exécutions des détenues fait suite à l’annonce du président Yahiyah Jammeh de fusiller tous les prisonniers condamnés à la peine capitale avant la mi-septembre.

La série noire des exécutions des condamnés à mort gambiens continue. Neuf prisonniers ont été fusillés dimanche, ont annoncé ce lundi les autorités. Parmi eux, figuraient deux ex-militaires accusés de trahison et une femme sénégalaise, selon RFI.

Ces exécutions font suite à l’annonce du président gambien Yahya Jammeh, lors de son discours à l’Aid el Fitr qui célèbre la fin du Ramadan, d’exécuter tous les condamnés à mort d’ici la mi-septembre. « Toutes les exécutions prescrites par la loi seront maintenues dans le pays pour assurer que les criminels reçoivent ce qu’ils méritent (…) Ceux qui tuent seront tués », avait-il déclaré. Au moins 47 personnes seraient concernées.

Un président polémique

Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme, dont Amnesty International, ont condamné cette mesure. La communauté internationale, dont l’Union européenne, a sommé le président gambien de suspendre ces condamnations. Mais le chef d’Etat fait jusqu’à présent la sourde oreille. Même l’Union africaine, qui a envoyé le 23 août un émissaire pour tenter de le résonner, ne l’a pas fait broncher. Yahya Jammeh campe sur ces positions, revendiquant sa fermeté.

Les déclarations polémiques de l’homme fort de Banjul sont monnaie courante. En 2008, il avait déclaré qu’il allait expulser tous les homosexuels du pays. En novembre 2011, il est sorti vainqueur pour la quatrième fois consécutive de l’élection présidentielle avec 72% des voix. Or, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait décidé de boycotter le scrutin, en refusant d’envoyer des observateurs, assurant que les conditions de la tenue d’élections libres n’étaient pas réunies. Mais la riposte du président gambien ne s’est pas faite attendre : « Moi, en tant que président, je m’en fous de ce que les autres disent. Ce qui m’importe, c’est le développement de ce pays. En 17 ans, j’ai fait plus que les Britanniques n’ont pu faire en 400 ans !»

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