Bozize : enrichissement sans cause ou furoncles de la corruption


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Quel enquêteur au monde se désintéresserait d’un contrat de nettoyage de quelques 5 petits bureaux au montant non négligeable de 32 400 000. Quel procureur de la République au monde fermerait l’œil sur un contrat de 79 200 000 pour la fourniture d’encre, de papier et de crayons à une entreprise comptant 5 petits bureaux? Quel juge d’instruction au monde ne se délecterait à la recherche du sérieux d’un contrat de 30 000 000 pour solliciter auprès de deux banques, sises la même rue à 300 mètres l’une de l’autre, l’ouverture de comptes au nom d’une petite société de la trame de SONATU ?

Les photos du complexe immobilier de Sieur Linguissara sur CAP expliquent à suffisance son déconcertant désintérêt au contrat de 32 400 000 FCFA octroyé et honoré à INTERIMEX de Guy Bella pour le nettoyage des cinq locaux servant de bureaux à la SONATU. Pendant que Tolmo ferme carrément les yeux sur le faramineux décaissement de 79 200 000 FCFA aux noms de Rock Bondji, CST et ASCOMA, le juge d’instruction, Sieur Légandet, lui, refuse de verser aux dossiers SONATU les preuves que des contrats totalisant 45 000 000 FCFA furent octroyés et honorés à Me Gotilogué (30 000 000 FCFA), Me Mbokani (10 000 000 FCFA) et à M. Ketté Judes Alex (5 000 000 FCFA).

Rappelons-nous que le juge d’instruction est chargé de diligenter des enquêtes judiciaires à charge et à décharge en concertation avec le procureur de la République et des services de police, médico-légal ou d’expertise judiciaire, et apprécie les demandes d’actes des avocats de la défense ou de la partie civile. Si son enquête aboutit à des charges suffisantes sur certains chefs de poursuites, le juge d’instruction rend une ordonnance de renvoi devant les juridictions pénales. Sinon, il rend une ordonnance de non-lieu.

Comme par pur hasard, et le procureur de la République et son juge d’instruction et le DG de la police n’ont pas vu que Bondji, Bella, Gotilogué, Mbokani, et Ketté ont à eux seuls empoché 156 600 000 FCFA sur 350 000 000. Combien chacun de Bondji, Bella, Gotilogué, Mbokani, et Ketté a-t-il versé à Linguissara ? On le saura en avril 2016 ! Bozizé partira mais la dette, elle, restera. On ne va pas aveuglement continuer le remboursement à même le trésor public. On saisira alors tout ce qui sera saisissable.

Centrafrique, un Etat de droit ; qui dit vrai ? Bozizé ou Tolmo ?

A l’occasion de la rentrée judiciaire 2011–2012, le 20 avril 2012, le président de la République François Bozizé déclara qu’il est temps que le corps judiciaire, dans sa mission, fasse renaître confiance avec sa population. Une des voies pour l’avancée de l’Etat de Droit (dixit). Cet appel du chef de l’Etat ne semble pas tomber dans les oreilles bouchées de Findiro, Tolmo et Legandet absorbés par leur coup d’Etat en gestation. Du 20 mars au 6 juillet 2012 Findiro, Tolmo, Legandet et Linguissara se sont bien payés la tête du quatuor que je forme avec trois autres parents du personnel de la SONATU détenu arbitrairement et séquestré depuis 9 mars 2012. Ils nous répétaient inlassablement le même refrain que nos parents sont des prisonniers de Bozizé ou encore que l’affaire SONATU est d’ordre politique. Mais en réalité ces magistrats diplômés de l’école de Seydou veulent que nous les saluions ou que nous déposions dans l’assiette comme on dit ici pour désigner la corruption. Tolmo appelle cela nettoyer le dossier. Tout naïvement et loin de me douter qu’un procureur de la République encouragerait la corruption je lui répliquais à chaque fois Monsieur le procureur qu’est-ce que vous allez nettoyer dans un dossier vide ? Il me répondait qu’il n’y a que le dossier SONATU qui le retardait sinon il serait déjà à son nouveau poste à la Cour de justice de la CEMAC à Ndjamena. Il voudrait tout nettoyer avant de s’en aller. Je ne comprenais absolument rien. L’un du quatuor me fit signe d’arrêter la discussion. On a ensuite quitté les lieux et c’est chemin faisant qu’on va m’expliquer en termes clairs et directs ce que voulait Tolmo. Du bakchich !

Comme ça, on jette en prison des pauvres innocents pour extorquer de l’argent à leurs parents. Un peu comme l’affaire du collier de la reine devant les juges à la différence notoire qu’ici, avec le système mis en place et rodé par Findiro, il sera étonnant que le verdict innocente le personnel de la défunte sinon agonisante SONATU. Le stratagème, pour arnaquer des citoyens sans histoire que l’on croit à tort ou à raison à même de verser des millions de franc CFA cash, consiste à déclarer toute affaire pendante devant le tribunal de Bangui d’être de nature politique et donc relevant de la seule volonté de Bozizé de libérer ou non la personne appréhendée. On a crié haut et fort et mis en place tout un folklore pour annoncer un détournement anthologique centrafricain à la SONATU. Les enquêtes diligentées avec tambours et trompettes ont conclu à un manque de 350 000 000 FCFA dont 156 600 000 sont allés à Rock Bondji et ASCOMA (79 200 000 FCFA), Guy Bella et INTRIMEX (32 400 000 FCFA), Gotilogué (30 000 000 FCFA), Mbokani (10 000 000 FCFA), et Ketté (5 000 000 FCFA). On est bien loin d’un détournement digne d’anthologie dont le postiche de Premier ministre, Faustin Touadéra, et son truand ex-ministre de la Justice et de Moralisation, Firmin Findiro, parlaient à la radio et au machin qu’on appelle télévision. En d’autres termes, la montagne a accouché d’une souris !

Paradoxes d’un ministère de la Justice corrompu

Est politique ce qui est du droit commun ; est du droit commun ce qui est politique. Non, non je ne me trompe pas ! Tenez, l’arrestation de M. Gabriel Koyambounou le 07 juin 2012 à l’aéroport Bangui-Mpoko s’est faite selon les règles de l’art ; bravo M. Marius Moïdamsé ! Dans l’importe quel aéroport au monde M. Koyambounou serait arrêté et accusé de complicité de faux et usage de faux et de tentative de trafic d’influence. C’est ce que ce jeune et compétent commissaire de police, Marius Moïdamsé, a fait avec brio. Mais face aux vociférations malhonnêtes, il faut bien se le dire, du MLPC le parquet de Findiro et Tolmo va se précipiter à classer cette banale tentative de trafic d’influence une affaire politique. Cela fait près de cinq (5) mois que le personnel de la SONATU est gardé à vue à l’indifférence totale des partis politiques centrafricains qui n’ont daigné dénoncer ce genre d’arbitraire. Cela fait près de cinq (5) mois que Findiro, Tolmo et Légandet nous répètent jour après jour que l’arrestation du personnel de la SONATU est d’ordre politique ; il faut attendre que Bozizé soit de bonne humeur pour solliciter de sa haute bienveillance leur relaxe. Findiro, Tolmo et Légandet ne sont pas loyaux. Ils poussent, chaque jour que Dieu a créé, le Centrafricain à détester le président Bozizé dont ils se vantent paradoxalement d’être des parents. Je crois pour ma part qu’un procureur de la République qui vit en plein quartier Combattant de Bangui et disposant d’une bécosse (terme pour désigner les latrines extérieures qui existaient à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle) joue dangereusement avec le feu en se déviant de la Justice immanente et de l’ordre établi que représente Thémis ou Justitia. A bon entendeur, salut !

Faut-il peut-être instruire ces diplômés de l’école de Seydou que Thémis est une allégorie de la Justice et du droit qui est généralement représentée avec un glaive à la main droite, symbole du châtiment, un fléau en équilibre dans la main gauche, pour rappeler ce passage biblique attribué à Job : «Que Dieu me pèse sur des balances justes et Il connaîtra mon intégrité» et les yeux bandés en signe d’impartialité comme quoi la justice doit d’être rendue objectivement, sans faveur ni escroquerie, peu importe le statut de l’accusé. Je dirais que comme l’Amour, la Justice est aveugle ! Justitia est l’équivalente de Thémis dans la mythologie romaine. Aller, ressortons des classes de terminale des bons vieux temps !

Ministère le plus corrompu de l’administration centrafricaine

Le ministère de la Justice et de Moralisation (sans blague !) est le ministère le plus corrompu de l’administration centrafricaine. Les secrétaires, greffiers, gardiens de prisons, régisseurs, le procureur de la République et le ministre himself trouvent en les prévenus et prisonniers des vaches à lait. J’ai vu de mes yeux, vu Aaron, un soldat en service devant la prison de Bimbo, arracher de l’argent attaché au bout de pagne d’une maman venue voir sa fille embastillée à Bimbo. Informée, la prisonnière supplie Aaron de restituer à sa maman la somme de 300 FCFA prévu pour payer le taxi retour. Aaron suggère que la dame, dans la soixantaine, rentre chez elle à pieds. Il s’en est suivi une bastonnade en règle de la prisonnière sous les yeux indifférents de Passi Ngaka Roger, le régisseur de la maison carcérale de Bimbo.

Cet énergumène de Passi Ngaka, diagnostiqué VIH positif, trouve en les prisonnières copines et source d’enrichissement. Il exige sans vergogne aux parents d’une prisonnière hospitalisée en unité psychiatrique à l’hôpital général de ramener leur fille en prison à moins de lui payer quelque chose. Allez-y comprendre la logique. En Centrafrique ce n’est plus de la corruption c’est purement et simplement de l’arnaque encouragée par l’impunité. On ne sait plus de quoi et à qui se plaindre. Il y a 3 mois et 11 jours soit le 16 avril dernier nous avons payé à Anne, la secrétaire du président du tribunal de grande instance de Bangui, la somme de 35.000 FCFA en contrepartie des photocopies de sept dossiers. Pour diverses raisons tout aussi variées nous n’avons reçu que 5 pages de préliminaires des enquêtes de la police. Tantôt la photocopieuse était en panne, tantôt le bureau du président du tribunal était fermé, tantôt le président n’a pas quitté son bureau, etc. Après six rendez-vous infructueux, j’ai vu l’arnaque et décidé d’abandonner. Anne a ainsi réalisé un revenu supplémentaire de 35.000 FCFA pour le mois d’avril 2012. La liste de ce genre d’arnaque au Tribunal de Bangui est longue et directement proportionnelle au nombre de secrétaires et greffiers que l’on rencontre sur son chemin de la recherche d’information.

Le président Bozizé a été candide quand il a déclaré sans rire qu’il a été obligé de mettre le conseil spécial de surveillance et de redressement des entreprises et offices publics en place parce que les Centrafricains sont des voleurs. Qu’a fait Dr. Bozizé après avoir diagnostiqué la maladie ? NIENTE ! NULLA ! YÉ ÔKÔ APÉ !

Histoire de gros sous

Un Camerounais du km5 avait un dossier de 40.000.000 FCFA au Tribunal de Bangui contre ses locataires maliens d’un entrepôt pour une période de 10 ans. Dans le dossier le Camerounais a tort. Il n’a pas respecté les termes du contrat de location. Mais à la surprise du commun des mortels, Findiro via Tolmo va donner raison à son ami camerounais et exiger que les Maliens lui versent 40 000 000 FCFA. Tolmo demandent un retour d’ascenseur à hauteur de 10 000 000 FCFA (25%). Le Camerounais lui propose 6 500 000 FCFA parce qu’il y a aussi les avocats à payer et un pourcentage pour Findiro dont il s’est gardé de donner un chiffre. Il y a appel dans le dossier et les Maliens sourient sous cap devant l’éventualité que le vent pourrait tourner en leur faveur si le président Bozizé veut, comme on le dit vulgairement, que les bottines suivent les babines (autrement dit joindre le geste à la parole) en nommant un vrai ministre de la Justice chargé de la Moralisation et un vrai procureur de la République. Firmin Findiro et Alain Tolmo c’est le yin et le yang ! Constatez-le par vous-même. Findiro, procureur de la République ; Tolmo, doyen des juges d’instruction et Findiro, ministre de la Justice ; Tolmo, procureur de la République. Ainsi évolue le duo !

Origine de la fortune subite de Firmin Findire

J’ai parcouru tous les quartiers gbaya de Bangui pour en savoir un peu plus sur le personnage Findiro propriétaire d’un appartement au 10, rue Philibert Delorme à Joué-Lès-Tours en France payé cash le 30 septembre 2008 au montant total de 100 000 Euros soit 65 595 700 FCFA. C’est à SICA II que j’aurai des précisions. Ce gars devrait aller en prison mais ses parents MLPC lui ont trouvé une affectation à Kaga-Bandoro. En avril 2003 soit au lendemain du coup d’Etat d’un certain François Bozizé il passe par un tiers dont on refuse de me donner le nom pour se faire nommer ou renommer, je ne sais plus, procureur de la République. De quoi serait capable ce garçon sans piston ? Profitant de sa proximité avec le ministre de l’Education d’alors, Dr. Bévarah Lala, il fera nommer Gisèle Annie Nam, alors directrice du collège de Gobongo, directrice de l’office national des examens. Firmin Findiro et Gisèle Annie Nam sont cousins germains du côté maternel. La mère de l’un est la sœur cadette de la mère de l’autre. Ce sont des filles Ngombé, un notable de Bossangoa. Pendant toute la période de l’examen du baccalauréat de 2004, Annie Nam sera non seulement escortée par deux gardes de corps mais elle habitera chez Firmin Findiro où ont atterri cinq candidates camerounaises au baccalauréat centrafricain. Les cinq candidates ont soufflé aux oreilles d’autres camerounais qui ne sauraient se passer de la manne. Cette année-là, Firmin Findiro, via sa cousine Annie Nam, aurait vendu le baccalauréat centrafricain à au moins 25 candidats. A 200 000 FCFA le diplôme, faites le calcul ! Firmin Findiro, ex-ministre de la Moralisation, il faut le rappeler, était plus ou moins PDG d’une entreprise plutôt florissante de vente des diplômes et bourses d’études dont la gestion au quotidien était confiée à un certain Féïkéré dont l’arrogance a déplu à plus d’un. Les plus récents tarifs sont : 500 000 FCFA par candidat à une bourse d’études marocaine ; carte de membre KNK et 400 000 FCFA par candidat à une bourse d’études chinoise ; 1 500 000 à 2 000 000 FCFA par candidat à une bourse d’études française. Par ailleurs, il est un secret de Polichinelle que bon nombre de magistrats responsabilisés par le décret no : 11 138 portant nomination, délégation ou confirmation dans diverses fonctions de la magistrature de l’ordre judiciaire du 28 juillet 2011, verse une rétribution mensuelle à Firmin Findiro à même leur salaire et autres indemnités.

Voilà qui répond en partie aux doutes de l’agence de la banque Société Générale à Tours

Dicunt (on dit que ; a téné)

Il se raconte dans la bourgade à rumeurs que l’ex-directeur général de la police, Henri Wanzé-Linguissara, serait arrêté. Si la nouvelle est avérée, il est à espérer que l’on appliquera enfin la décision de Justice à l’endroit du nouveau riche de Ouango, Thierry Maleyombo, et du milliardaire de Boy-Rabé et pitre national, Fidèle Gouandjika et confiera au service français de traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins (TRACFIN) la saisie le 10, rue Philibert Delorme à Joué-Lès-Tours en France. Ce sera un jeu d’enfants pour TRACFIN!

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