L’Afrique future puissance mondiale ?


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Face à une croissance mondiale morose, l’Afrique fait figure d’exception. Elle s’est faite remarquée au Sommet économique qui a ouvert ses portes à Davos, en Suisse, le 25 janvier. Selon la Banque mondiale, la croissance du continent devrait atteindre 6% d’ici deux ans.

L’Afrique est en première ligne au sommet économique de Davos, en suisse, où des hommes d’affaires et acteurs du développement sont venus en masse. « Ils veulent prendre leur part dans la globalisation et dans la croissance mondiale, et je pense que c’est légitime », estime Gérard Mestrallet, le patron de GDF Suez, rapporte RFI.

L’Afrique semble bien partie pour devenir le continent de l’avenir. La banque mondiale a annoncé une croissance de 6% pour les deux prochaines années, alors que la récession est monnaie courante dans les pays occidentaux. La nouvelle génération de dirigeants africains croit en la renaissance du continent. Une dynamique incarnée par la ministre nigériane de l’économie Ngozi Okonjo Iweala, ancienne directrice de la Banque mondiale. Elle estime qu’ « il y a une nouvelle génération de leaders qui sont très conscients du fait que l’Afrique ne peut pas rester le continent des matières premières. Qu’il faut la transformer ».

Une économie de 1000 milliards de dollars

« Quelle est l’économie de 1 000 milliards de dollars qui a progressé sur les dix dernières années plus rapidement que l’Inde et qui va croître sur la prochaine décennie plus rapidement que le Brésil ? », a demandé Ngozi Okonjo Iweala. « La réponse est bien sûr l’Afrique sub-saharienne », a répondu l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown devant les participants de ce 42ème Forum économique mondial.

Le Premier ministre éthiopien a estimé que la croisance économique africaine a cru plus rapidemment par rapport à ces dernières années. Cela est une bonne raison de croire que « l’Afrique peut et voudra être le prochain relais de la croissance mondiale ». Selon lui, « nous pensons être là où l’Inde était au début des années 1990. Nous avons à peu près la même taille de population », a ajouté le chef du gouvernement éthiopien.

« La démocratie en Afrique en marche »

Le président guinéen Alpha Condé a souligné, quant à lui, que le continent était prêt à avancer, bien qu’il demeure handicapé par la faiblesse de son système éducatif et ses infrastructures délabrées. « Si nous poussons dans l’éducation et maîtrisons les nouvelles technologies, nous atteindrons en deux ou trois ans ce que d’autres ont mis 20 ans à atteindre », a-t-il assuré. Son homologue tanzanien Jakaya Kikwete a indiqué, pour sa part, « que l’Afrique a été victime d’erreurs politiques du monde développé. Nous faisons partie de l’économie mondiale, donc quoi qui se passe dans d’autres parties du monde, cela nous affecte également ». « Nous avons beaucoup d’anxiété avec la crise dans la zone euro. J’espère que ce sera réglé rapidement. Car si ça ne l’est pas, il y aura beaucoup de problèmes », a-t-il ajouté.

Les dirigeants du continent estiment également que des progrès ont été effectués dans le domaine de la démocratie alors que les experts ont longtemps indiqué que les économies africaines étaient minées par des gouvernements inefficaces et la corruption politique. « La démocratie africaine est en marche », a assuré le chef du gouvernement kenyan, Raila Odinga.

L’Afrique est capable de se nourrir seule

Les problèmes alimentaires du continent ont également été abordés. « L’Afrique est capable de se nourrir seule », a affirmé la ministre de l’Economie nigériane. Elle a les capacités de produire suffisamment de nourriture si l’ensemble de la chaîne de production agricole est améliorée pour éviter les gaspillages. « L’enjeu est de transformer l’ensemble de la chaîne de valeur agricole, en améliorant la recherche sur les semences, la production, le marketing, le transport et le stockage », a-t-elle expliqué. Le continent doit transformer « son approche de la chaîne de valeur pour mieux faire face aux perte de récoltes ». Certains spécialistes estiment qu’environ 40% de la production alimentaire est gaspillée au niveau de la production, de la distribution et des consommateurs.

Mais le problème n’est pas l’approvisionnement en nourriture mais l’argent, d’après le nouveau directeur général de l’organisation de l’ONU, José Graziano da Silva. « Les gens n’ont pas l’argent pour acheter des aliments », a-t-il indiqué. Il a également souligné la difficulté d’accéder aux personnes qui souffrent de la faim « parce qu’elles sont invisibles ».

Les Africains sont néanmoins très confiants pour l’avenir, d’après une enquête réalisée auprès des chefs d’entreprises pour le forum. Un optimisme payant pour un continent en constante évolution.

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