Omar el-Béchir traqué par la CPI


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La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, a demandé ce vendredi aux autorités du Malawi d’interpeller le président soudanais, Omar el-Béchir, en visite dans le pays à l’occasion de la tenue du sommet du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa). Le chef d’Etat soudanais est en proie depuis 2009 à un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité.

Omar el-Béchir de nouveau dans la tourmente judiciaire. Catherine Ahston la chef de la diplomatie de l’Union européenne a exigé ce vendredi des autorités malawites la livraison du président soudanais à la Cour pénale internationale (CPI). Omar el-Béchir est actuellement en visite au Malawi à l’occasion de la tenue du sommet du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa). La CPI a effectué jeudi la même demande, aussitôt rejetée par le gouvernement malawite. Selon Catherine Ashton, « le Malawi doit respecter ses obligations en vertu du droit international pour se conformer à la Cour pénale internationale (CPI) », rappelant notamment que « l’Union européenne est un fervent partisan de la CPI et de la lutte contre l’impunité ». Omar el- Béchir, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis en mars 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, est le premier chef d’Etat en exercice inculpé par la CPI. Un autre mandat portant sur trois inculpations de génocide au Darfour a été délivré en juillet 2010. Selon la chef de la diplomatie européenne, « les crimes les plus graves de portée internationale : génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, ne doivent pas rester impunis et doivent être poursuivis par des mesures tant au niveau national qu’au niveau international ».

Amnesty international exige l’arrestation d’Omar el-Béchir

Le Malawi qui a ratifié le 19 septembre 2002, le statut de Rome, traité fondateur de la CPI, se trouve ainsi dans une position plus qu’embarrassante. En théroie, ce traité contraint le pays à interpeller le dirigeant soudanais. Mais la ministre de l’Information, Patricia Kaliati, a indiqué jeudi sur Zodiak, une radio locale, que bien que son pays soit membre de la CPI, son gouvernement ne pouvait pas arrêter le président soudanais.

Des organisations internationales telles qu’Amnesty international ont également exigé jeudi que le président soudanais soit livré à la justice internationale. L’ONG rappelle par ailleurs sur son site internet que le président malawien, Bingu wa Mutharika, a déclaré au mois de mars que « les dirigeants africains devraient être jugés pour leurs crimes uniquement par des tribunaux nationaux, et en aucun cas par la CPI ». Cette réticence à soutenir la CPI dont fait preuve publiquement le chef d’Etat du Malawi « n’est pas acceptable » pour Marek Marczynski, directeur de campagne, de recherche et de politiques d’Amnesty International. Selon lui, « les autorités sont légalement tenues de rendre véritablement justice aux victimes des crimes contre l’humanité et autres crimes relevant du droit international commis au Darfour et ne doivent pas accueillir des fugitifs internationaux. »

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