Libye: la communauté internationale divisée face à l’escalade de la violence


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Washington dit ne pas exclure l’option militaire, mais Moscou s’y oppose. La France, le Royaume -Uni et la Ligue arabe privilégient la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne. Les tensions entre les pro et les anti-Kadhafi s’accentuent. Le gouvernement libyen a lancé la semaine dernière une vaste offensive pour récupérer les zones aux mains des insurgés.

Les Etats-Unis font pression. Barack Obama a voulu « passer un message très clair aux collaborateurs de Kadhafi ». L’Organisation transatlantique (OTAN) n’a pas écarté l’option militaire, a averti Barack Obama ce lundi. A la fermeté de Washington, a répondu celle du Kremlin. «Nous ne considérons pas une intervention étrangère, qui plus est, à caractère militaire, comme un moyen de régler la crise en Libye…», a déclaré Sergueï Lavroc, le ministre russe des Affaires étrangères. Derniers rebondissements devant le spectre d’une intervention armée qui s’éloigne? La Ligue arabe, la France et la Grande Bretagne se sont dits favorables au projet d’une zone d’exclusion aérienne. La France a également officiellement affirmé son soutien aux insurgés libyens. Une déclaration qui lui a valu une levée de bouclier de Mouammar Kadhafi qui a qualifié ce lundi l’attitude de la France « d’ingérence dans ses affaires intérieures ».

Entre contre-offensive et appel au dialogue

Les tensions entre les pro et anti Kadhafi s’accentuent. Le gouvernement du « Guide » a lancé une vaste opération pour récupérer les zones pétrolifères de l’est, actuellement aux mains des insurgés. Trois raids aériens ont été lancés lundi sur la ville de Ras Lanouf , un port stratégique tenu par ces derniers. Dans la journée de dimanche, des combats violents ont fait 12 morts et quelques 50 blessés près de Ben Jawad et 21 morts dans la ville de Misrata.

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La contre-offensive gouvernementale s’accompagne d’un appel au dialogue. Djadallah Azouz al Talhi, un membre éminent du régime libyen, a explicitement appelé ce lundi les insurgés à « donner une chance au dialogue national pour résoudre la crise…». Le conseil national libyen, le représentant des insurgés, basé à Benghazi, s’est farouchement opposé à la proposition d’Al Talhi. Il réclame au préalable la démission de Mouammar Kadhafi. Le « Guide » a accepté la proposition de médiation de crise du président vénézuélien, Hugo Chavez. Une proposition que les responsables des insurgés ont rejeté.

La Grande-Bretagne a, quant à elle, envoyé dimanche une délégation de huit personnes pour établir des pourparlers avec l’opposition libyenne, à Benghazi. L’opération a été un échec. Franco Frattini, le chef de la diplomatie italienne a dit ce lundi avoir établi des contacts «discrets» avec l’insurrection.

L’aide internationale

La communauté internationale se mobilise pour soutenir les plus d’un million de personnes qui auraient besoin d’aide en Libye selon l’ONU, parmi lesquels 400 000 réfugiés. La boucherie libyenne aurait fait selon la Ligue libyenne des droits de l’homme plus de 6000 morts. L’ONU a fait un appel d’aide aux donateurs internationaux d’un montant de 160 millions de dollars ce lundi. Les Etats-Unis ont promis une aide de 11 millions de dollars. L’Union Africaine (UA) envisage d’envoyer une commission d’enquête en Libye.
Les affrontements sanglants entre les pro-Kadhafi et les insurgés ont favorisé un mouvement migratoire sans précédent vers la Tunisie et les côtes méditerranéennes.

Mouammar Kadhafi fait l’objet de sanctions internationales, et un embargo international pèse sur son pays. Le régime « du Guide de la révolution » est secoué par une vague de révoltes depuis la mi-février.

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