Saraaba : une fenêtre ouverte sur l’Afrique et sa diaspora


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Une bicoque discrète en plein cœur de la Goutte d’Or : a priori, rien ne laisse présager la magie de ce lieu. Ce centre culturel ouvert depuis plus d’un an n’a qu’un objectif : favoriser les rencontres entre jeunes artistes et promouvoir la création artistique et culturelle. Un dessein plus qu’atteint pour cet espace devenu une véritable plaque tournante de la musique africaine à Paris.

soireeconcert-lamineetbenoi.jpgOuvrir un espace culturel, c’est casser les ghettos ! C’est du moins ce que Sylvie Clerfeuille et Nago Seck, propriétaires du Saraaba, ont voulu prouver. Journalistes polyvalents, écrivains et aventuriers invétérés, ce couple franco-sénégalais s’est lancé, bille en tête, dans un projet ambitieux : créer un centre d’échanges culturels entre les cultures d’Afrique, de l’Océan indien et des diasporas. Pari réussi !

C’est dans un lieu modeste et convivial qu’un public hétéroclite se retrouve chaque jour pour découvrir des artistes de tous horizons. A Saraaba, on danse au son des balafons, on déguste un poulet Yassa ou un maffé, on débat de l’excision ou du mariage forcé, on assiste à une pièce de théâtre ou une session de slam… Une programmation riche et variée, concoctée avec l’aide d’ACAGO (Association Culturelle et artistique de La Goutte d’Or). Du 22 au 26 juin, c’est la Lusophonie qui est mise à l’honneur avec des concerts de jazz cap-verdien ou de fado portugais, une projection de film et une conférence.

« Une pépinière de talents »

GetAttachment.aspx.jpgLe concept de Saraaba? Deux amoureux de l’Afrique mettent leur expérience et leur savoir au profit des jeunes artistes. « Notre volonté est de les aider à se lancer. Nous permettons de belles rencontres et beaucoup de jeunes talents ont trouvé le succès après leur passage chez nous », explique Sylvie Clerfeuille. Véritable pourvoyeur d’artistes, ce lieu a un secret : organiser de nombreuses scènes ouvertes pour donner une chance à chacun. « On a par exemple eu un balafoniste qui est venu jouer un soir. Il était très bon et un réalisateur était dans la salle. Il a souhaité que le jeune homme fasse la bande son de son futur film », précise la propriétaire des lieux.

GetAttachment.aspx-2.jpgMais la route qui les a menés vers cette réussite a été semée d’embûches et trouver un local s’est vite transformé en parcours du combattant. « Quand on expliquait aux bailleurs privés qu’on voulait monter un centre culturel africain et faire des concerts, ils voyaient les tam-tams et le bruit. Beaucoup on refusé de nous vendre leur bien pour ces raisons », explique Sylvie Clerfeuille. C’est finalement au 19 rue de la Goutte d’Or que Saraaba a ouvert ses portes en octobre 2008. Le brassage social tant souhaité par ses fondateurs semble fonctionner dans ce pays de cocagne (« Saraaba » en wolof), en plein 18e arrondissement de Paris. Un eldorado où il fait bon vivre et qui promet encore de belles idées.

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