Forte inquiétude à Libreville après l’interpellation du directeur de L’Union


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Reporters sans frontières dénonce le climat de peur que fait peser sur l’ensemble de la presse gabonaise l’interpellation, le 25 septembre 2009, du célèbre directeur du quotidien national « L’Union », Albert Yangari.

« L’incident d’aujourd’hui trahit la volonté des autorités de Libreville d’intimider les journalistes qui osent enquêter sur les sujets dérangeants. « L’Union » a acquis au cours de ces trois derniers mois une intéressante liberté de ton que le gouvernement devrait encourager plutôt que sanctionner. Nous exhortons notamment le ministre de l’Intérieur, Jean-François Ndongou, et la ministre de la Communication, Laure-Olga Gondjout, à faire preuve de hauteur en respectant la pluralité des opinions », a déclaré l’organisation.

Le 25 septembre, vers 10 heures du matin, Albert Yangari, ancien ministre du Tourisme, comptant parmi les journalistes les plus réputés du pays, a été arrêté à proximité du rond-point de la Démocratie, à Libreville, alors qu’il se rendait dans sa rédaction. Il a ensuite été conduit au B2 (Deuxième Bureau, service de renseignements de l’armée) par une unité de bérets rouges, une des troupes d’élite de l’armée gabonaise. « Ils m’ont interrogé sur tous les articles du journal, mais en particulier sur ceux des derniers jours sur Port-Gentil. (. . .) Ils m’ont sermonné verbalement », a affirmé le journaliste à l’Agence France-Presse (AFP) après avoir été relâché, en début d’après-midi.

« L’Union » a publié, les 23 et 24 septembre, des reportages du journaliste Jonas Moulenda sur le bilan des violences postélectorales à Port-Gentil (Ouest), fief de l’opposant Pierre Mamboundou. Le journal affirme que « le nombre de victimes peut atteindre 22 personnes », alors que le bilan officiel est de trois morts. Il avance également qu’au moins trois personnes sont mortes des suites de tirs des forces de l’ordre, alors que le gouvernement, de son côté, prétend que l’armée n’a pas fait usage de ses armes.

Depuis quelques semaines, le climat pour la presse est délétère au Gabon et plusieurs journalistes sont victimes de harcèlement, voire de chantage, de la part des autorités comme des partisans de l’opposition.

Par ailleurs, les équipements de la chaîne de télévision TV+ Gabon, appartenant à l’ancien candidat à l’élection présidentielle André Mba Obame, viennent d’être saisis dans l’intérieur du pays. Cette décision a
été ordonnée par le secrétaire général du ministère de la Communication, Christophe Othamot, par la note n.00644 / MCPTNTI / SG du 18 septembre, dont Reporters sans frontières a obtenu une copie.

Source IFEX

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