La Guadeloupe se dirige vers une sortie de crise


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Les plus bas salaires vont être augmentés de 200 euros net en Guadeloupe. Un accord partiel a été signé dans ce sens dans la nuit de jeudi à vendredi, après plus d’un mois de grève générale. La mesure concernerait, pour l’heure, qu’une minorité des salariés de l’île. Le Medef, la principale organisation patronale sur l’île, n’est partie prenante de cet accord.

Un accord partiel a été conclu dans la nuit du jeudi à vendredi en Guadeloupe. Le collectif Liyannaj kont pwofitasyon (LKP), à l’origine de la grève générale qui paralyse ce département d’Outre-Mer depuis plus d’un mois, a signé avec cinq organisations patronales un « accord régional interprofessionnel sur les salaires en Guadeloupe ». Ce dernier prévoit une hausse de 200 euros net des plus bas salaires, avec une participation de l’Etat à hauteur de 100 euros. Cette augmentation était la principale revendication des grévistes.

Ce compromis dénommé « Jacques Bino », du nom du syndicaliste tué le 18 février dernier, profiterait pour l’heure à moins de 20 000 salariés sur les 85 000 appartenant au secteur privé en Guadeloupe. Il « s’agit d’un premier pas », a indiqué Elie Domota, le leader du collectif LKP à la sortie des négociations. «Il y a des organisations patronales qui ont fait le choix de ne pas participer aux négociations, mais dès lundi nous allons demander l’extension des dispositions de cet accord à l’ensemble des entreprises de Guadeloupe».

Le Medef, qui représente 80% du patronat, et plusieurs autres organisations professionnelles patronales ne sont pas revenues à la table de négociations jeudi soir après avoir claqué la porte la veille. Dans un communiqué, ces fédérations ont dénoncé «le climat d’intimidation et de violence qui règne dans les réunions». Willy Angèle, le président du Medef Guadeloupe et Elie Domota, le leader du LKP, se sont violemment opposées lors des discussions de mercredi soir.

Nicolas Sarkozy : « Tout n’est pas encore résolu »

« Dans des moments de ce type, il peut y avoir de la tension et un peu de théâtre », a commenté le préfet de la Guadeloupe, Nicolas Desforges cité par Le Monde. Désormais, « le plus important, a-t-il indiqué, est que demain, les médiateurs intègrent les autres organisations patronales » à l’accord partiel conclu jeudi soir. « Je ne veux pas croire qu’elles n’adhèreront pas à cette proposition, avec laquelle elles étaient d’accord hier», a-t-il ajouté. Le président Nicolas Sarkozy, quant à lui, a affirmé que « tout n’est pas encore résolu mais ça progresse ». « J’ai bon espoir qu’on y arrive, a-t-il ajouté. J’irai dans quelques semaines aux Antilles pour tenir scrupuleusement tous les engagements que j’ai pris.»

Le LKP devrait négocier ce vendredi après midi, à 15h (heure locale) avec le préfet la baisse des prix des produits de première nécessité. Elie Domota est optimiste. « Logiquement, a-t-il indiqué, cela devrait aller vite puisqu’ils ont eu le temps de travailler ». Mais le mot d’ordre de grève est maintenu.

En Martinique, cet autre département français d’Outre-Mer, secoué par un mouvement social contre la vie chère, la situation reste tendue. Après deux jours successifs de violences urbaines, l’île a connu jeudi une première nuit calme. Selon les autorités martiniquaises, un accord pourrait être signé ce vendredi.

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