Coca-Cola joue à l’investisseur local en Angola


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Drapeau de l'Angola
Drapeau de l'Angola

La 150ème usine africaine de Coca-Cola double sa capacité de production. Face au pot de terre des économies africaines, la canette rouge ressemble parfois au pot de fer de la fable.

Quand on est le premier, on veut l’être partout. Coca-Cola, le géant américain de l’agro-alimentaire, poursuit son développement africain en doublant cette semaine la capacité de production de son usine angolaise. Coca-Cola Bottling Luanda remplira désormais 350 000 bouteilles de soda Fanta, Sprite ou Coca-Cola par jour, et sera capable de livrer tout le nord du pays.

La marque la plus connue au monde, implantée dans plus de 200 pays, reste fidèle au principe que son président Douglas Daft rappelait en début d’année à Thabo Mbeki, le président sud-africain : « Etre une entreprise globale qui pense et agit localement ». Et ça marche : au troisième trimestre, la croissance de Coca-Cola sur le continent a atteint 4 %, faisant vite oublier une baisse de forme passagère en 1999 (- 1 %).

Pour continuer à faire des bulles, le groupe d’Atlanta (Géorgie) investit en permanence dans le « marketing local ». L’Afrique bénéficie ainsi d’une gamme spécifique de produits. Plus largement, les boissons du groupe se doivent d’être produites sur place. C’est dans ce but que Coca-Cola vient encore d’annoncer un plan d’investissement d’un milliard de dollars sur trois ans à l’échelle du Continent. Les 150 unités d’embouteillage en Afrique de la marque en profiteront.

Quand la canette d’alu se fait pot de fer

Plusieurs ont déjà été modernisées cette année, au Botswana, au Mozambique, au Zimbabwe et en Afrique du Sud. Ce dernier pays, huitième marché mondial pour Coca-Cola, est la pierre d’angle du développement commercial de la marque au sud du Sahara. Les choses sont un peu plus complexes en Angola, un pays qui n’a établi de relations diplomatiques avec les Etats-Unis qu’en 1993. Certes, l’ami américain a pris beaucoup de place depuis ; par exemple en achetant les deux-tiers des exportations angolaises.

Il est difficile de dire non à un ami. C’est ainsi que le gouvernement de Luanda a investi sa part dans l’agrandissement de l’usine Coca-Cola… même si, dans le pays, quelques irréductibles continuent de résister encore et toujours à cette amitié envahissante. Selon des informations vérifiées, en août dernier, par le journal Mwangolê Noticias et le Jornal Actual de Luanda, le mouvement rebelle de l’Unità a depuis longtemps le projet de faire sauter l’usine angolaise de Coca-Cola.

Ailleurs en Afrique, les relations avec Coca sont moins passionnées, mais pas forcément moins dures. Fort de son apport économique aux industries locales, le géant du « soft drink » n’hésite pas à faire pression pour obtenir des conditions favorables. En Zambie, à l’automne 1998, la filiale Zambia Bottlers Ltd a menacé le gouvernement de quitter le pays si sa taxe professionnelle n’était pas réduite. Aux dernières nouvelles, Coca est toujours en Zambie.

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