Obama ne fait pas encore l’unanimité


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Les démocrates réunis depuis lundi à Denver introniseront jeudi, à l’issue de leur convention, Barack Obama, leur candidat à la Maison Blanche. Alors qu’une tentative d’assassinat contre lui vient d’être déjouée, il doit absolument faire l’unité autour de son nom.

La convention démocrate a été lancée à Denver lundi soir aux Etats-Unis par Michelle Obama, l’épouse du prétendant démocrate à la Maison Blanche. Comme le veut la tradition, Barack Obama ne fera son apparition que jeudi prochain, le dernier jour de la convention démocrate où il devrait être intronisé. En attendant, la pression monte autour du candidat démocrate à la Maison Blanche. Selon la chaîne américaine CBS, les services secrets auraient arrêté quatre personnes qui projetaient s’assassiner Barack Obama le jour de son investiture. Depuis le début de la campagne présidentielle, le sénateur de l’Illinois fait l’objet de menaces de mort prises très au sérieux par l’Etat américain. À l’exception d’Hillary Clinton, ancienne première dame, il a été le seul candidat à l’investiture d’un parti à bénéficier d’une protection rapprochée assurée par les services secrets qui l’ont pris en charge depuis le 3 mai 2007.

Une tentative d’assassinat contre Obama déjouée

Menaces de mort et division au sein du camp démocrate, la dernière ligne droite pour Barack Obama avant les élections de novembre prochain démarre sur les chapeaux de roue. En dépit du soutien appuyé du camp Kennedy, représenté par Ted Kennedy, 76 ans, le sénateur de l’Illinois doit encore gagner le cœur de tous les démocrates.
Une enquête du journal USA Today, publiée dimanche, indique que seulement 47% des partisans d’Hillary Clinton lors des primaires soutiennent sans condition Barack Obama. 23% hésiteraient encore à voter pour lui et 30% sont certains de ne pas lui accorder leurs suffrages.

Hillary Clinton aura la lourde mission, mardi, de convaincre ses partisans de voter pour son ancien adversaire. Ce dernier a plus que jamais besoin de son soutien pour conquérir la classe ouvrière blanche, acquise à Clinton et qui lui fait cruellement défaut. Barack Obama vient de perdre un allié de taille dans cette bataille : John Edwards. L’ancien prétendant démocrate à la Maison Blanche a été récemment éclaboussé par un scandale de mœurs. Il a avoué le 8 août dernier qu’il avait eu une liaison avec l’une des membres de son équipe.

Un Biden vaut un Edwards pour séduire l’électorat d’Hillary Clinton

Jusqu’ici, John Edwards, dont la femme est atteinte d’un cancer, faisait figure de mari modèle. Le camp Clinton estime que si son aveu était intervenu au début des primaires, il aurait donné un avantage décisif à Hillary Clinton pour remporter l’investiture démocrate. La sénatrice de New York a d’ailleurs obtenu un vote sur sa candidature. De quoi semer le doute dans un parti dont l’unité a été saccagée par une longue et féroce campagne. Mercredi, les délégués présents à Denver voteront une dernière fois pour Clinton ou Obama, avant de se rallier à ce dernier.

Le choix récent de Joseph Biden, catholique et col bleu, comme colistier du candidat démocrate paraît être un bon choix pour contrebalancer le mauvais effet Edwards. Les partisans d’Hillary Clinton semblent l’apprécier. Un atout supplémentaire pour Barack Obama qui a fait appel à cet expert en relations internationales pour combler ses lacunes dans le domaine. Mais la nouvelle a été accueillie par ses supporters de façon mitigée. D’abord parce qu’ils se sont sentis trahis. Barack Obama avait promis de leur donner la primeur de cette information. Ils l’ont apprise par sms après que la nouvelle a été diffusée dans les médias. Ensuite, on reproche à Joe Biden d’avoir voté pour la résolution du Congrès de 2002 autorisant l’intervention américaine en Irak. Quelques mots malheureux prononcés par le passé renforcent cette animosité latente. Candidat aux primaires démocrates, le sénateur du Delaware avait alors estimé que Barack Obama n’était pas prêt à devenir le Commandant en chef des Etats-Unis. John McCain, le candidat républicain à la Maison Blanche, s’est d’ailleurs réjoui du choix de Joe Biden qui avait déclaré que le républicain était aussi un « ami ».

Duel serré

Les derniers sondages mettent les candidats à la Maison Blanche sur le même pied d’égalité. Selon une enquête CNN/Opinion Research, Ils rassemblent chacun 47% des intentions de vote alors que fin juillet Barack Obama supplantait encore son adversaire de 7 points (51% contre 44%). La crise géorgienne ne serait pas étrangère à la progression du républicain. Pendant que Obama passait ses vacances d’été à Hawaï au début du conflit, John McCain a eu tout le temps de démontrer qu’il était l’homme de la situation en prônant la fermeté contre les Russes qui ont envahi l’ancien Etat de l’empire soviétique. Chaque jour, les spots d’une campagne lancée début août par le clan McCain enfoncent le clou en comparant le démocrate à Paris Hilton et à Britney Spears.

Cependant, Barack Obama ne désarme pas. La campagne continue et conscient de ses tares en politique internationale, le sénateur de l’Illinois a même pris conseil lundi soir auprès du président français Nicolas Sarkozy. Au menu de la conversation de trente minutes : la Géorgie et l’Afghanistan. Deux points chauds du globe dont l’embrasement pourrait profiter au camp républicain, à l’instar de n’importe quelle crise internationale avancent les experts.

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