Paroles de dragueurs gabonais


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Au Gabon les hommes aiment draguer, et les techniques d’approches et de séduction varient selon les lieux et le tempérament des femmes. Pour séduire, certains utilisent l’argent, d’autres le mensonge et la roublardise. Et, quand on est pauvre, on n’hésite pas à demander les habits du voisin le plus riche pour aller à la conquête d’un nouveau cœur. Laissons la parole aux dragueurs.

Notre correspondant à Libreville

Roland M. : jeune diplômé

« Moi je ne perds pas le temps. Lorsqu’une fille me plait, je fonce sur elle. Je commence par un bonjour et ensuite j’invente une petite histoire. Tout finit par une invitation à un restaurant et, quand ce n’est pas possible sur le coup, je cherche à obtenir au moins le numéro de téléphone. Les filles faciles ne refusent pas souvent de revenir après au rendez-vous qu’on arrange au téléphone. Mais lorsqu’elles constatent que j’ai les poches vides, elles m’abandonnent. Parfois je suis obligé de mentir pour que les choses marchent vite. Souvent, je demande aux amis plus aisés de me prêter de belles tenues et, avec des habits griffés, les filles tombent toujours. C’est dommage, les filles aiment le mensonge. Un bon dragueur doit être un bon menteur ».

Arsène S. : informaticien et rappeur

« Je ne tombe pas brusquement sur la fille. Je cherche d’abord à la connaître un peu, ensuite je monte ma stratégie. Comme la plupart des filles aiment l’argent, je mets toujours quelques billets dans la poche pour éviter des mauvaises surprises. Quand je n’ai pas d’argent, je m’habille bien et je mets un bon parfum pour tromper les vendeuses d’amour. Il ne faut se leurrer, les femmes ne se donnent jamais cadeau au nom de Dieu. J’ai été beaucoup roulé par les filles et aujourd’hui, elles ne peuvent plus me tromper. Parfois quand tu dragues, la femme te demande de lui offrir un portable pour rester en contact. Mais, il ne faut pas faire l’erreur. J’ai déjà perdu deux portables en tombant dans ce piège. Je cherche les filles sincères et, ce n’est pas facile. Elles sont rares ».

Lionel V. : jeune fonctionnaire

« Tout dépend de mon tempérament du moment. Quand je suis très chaud, je fonce directement sur la petite et les mots arrivent après. Parfois un petit compliment suffit pour ouvrir la brèche. Aussi, j’évite d’aborder les filles quand elles sont en groupe. Lorsqu’une nana est seule, on a plus de chance de gagner la partie. Moi j’utilise la rhétorique et l’argent. Les filles ne supportent pas des perspectives sombres. Il faut mettre l’espoir dans leurs cœurs pour les avoir. Mais je retiens toujours les plus sincères et les plus engagées. »

Wilfried N. : peintre-sculpteur

« Je reste naturel et très sobre. Lorsque je suis sous le charme d’une femme, je l’invite à un restaurant ou à un bar. Je cherche à discuter avec elle pour pénétrer davantage son moi intérieur. Lorsqu’elle se révèle à moi sans même le savoir souvent, je profite pour prendre position. J’évite les lycéennes qui sont très rêveuses et opportunistes. Je préfère les nanas qui ont déjà une petite expérience. »

Lionel X. : étudiant

« Ma méthode est simple. Beaucoup d’hommes aiment se valoriser devant les nanas. Moi je fais le contraire. Je joue toujours au plus pauvre. Cette méthode me permet d’éliminer de prime abord les filles matérialistes. C’est en jouant au pauvre que je gagne les filles sincères et les filles de cœur. Je mets beaucoup d’accent sur le côté intellectuel et moral. Les vraies femmes ne courent pas derrière les billets de banque et ne comptent pas sur les mecs pour vivre. Je suis contre la filouterie en amour. Il ya de bonnes femmes mais elles ne s’obtiennent pas avec les dollars ».

Murielle M. : coiffeuse

« Quand un homme m’intéresse, je peux lui dire un petit bonjour chaque fois que nos chemins se rencontrent. Mais d’habitude, ce sont les hommes qui me draguent. La vie est très difficile, et l’amitié doit servir à quelque chose. Il faut être réaliste et sincère. Aucune personne ne peut choisir la pauvreté s’il a la possibilité d’être riche. Vous comprenez donc qu’il est difficile que je m’accroche à un homme qui ne travaille pas. Le travail nous rend libre et responsable ».

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