Pollution : enquête sur le déversement de minerais radioactifs en RDC


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Sept personnes ont été arrêtées, jeudi, dans le cadre du déversement de plusieurs tonnes de minerais hautement radioactifs dans une rivière du Sud-Ouest de la République Démocratique du Congo. Les autorités ont mis la zone contaminée en quarantaine et fait circuler des mesures préventives à l’attention de la population.

L’enquête sur l’empoisonnement de la rivière Mura avance. Sept personnes ont été arrêtées dans le cadre du déversement de plusieurs tonnes de minerais hautement radioactifs dans ce cours d’eau du Katanga, une province du Sud-Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC). Il s’agit notamment d’agents de police et de la brigade anti-fraude du secteur minier. De quoi sont-ils accusés ? Ils devaient conduire, fin octobre, 19 tonnes de cuivre très enrichi en uranium dans une ancienne mine d’uranium de Tshinkolobwe. Ce chargement, qui proviendrait d’une mine de Kolwezi, avait été saisi alors qu’il devait être illégalement exporté, majoritairement pour le bénéfice de la société chinoise Magma.

Certains des suspects arrêtés et d’autres personnes chargées de placer les minerais hors d’atteinte sont accusés d’avoir déversé les minerais du pont surplombant la rivière Mura. La raison évoquée serait que les voies menant à Tshinkolobwe n’étaient pas praticables… Problème : à une dizaine de kilomètres se trouve la ville de Likasi, où vivent quelque 300 000 âmes. La population se sert de la rivière pour ses activités quotidiennes, notamment via la station de pompage qui alimente la localité en eau potable. Un geste désormais dangereux puisque, selon les mesures effectuées, la radioactivité des minerais est de 20 à 50 fois supérieure à la limite nationale tolérée.

Quarantaine

Tout le chargement n’aurait pas été jeté dans le cours d’eau. « Dix-neuf tonnes feraient une petite montagne. Nous n’avons pas vu cela, tous les minéraux n’ont pas été jetés », a assuré à Reuters le ministre de l’Environnement. Didace Pembe souligne par ailleurs que les autorités recherchent le reste des minerais, qui pourraient avoir été mis à l’abri en vue d’une éventuelle exportation.

Reste que « les dégâts sont énormes. (…) Nous avons demandé à la population de ne pas utiliser l’eau de la rivière pour sa propre consommation comme pour celle des bêtes. (…) Nous avons adressé un communiqué aux autorités locales et à la population pour informer de cette mesure », a indiqué à l’AFP Didace Pembe. La zone affectée a été mise en quarantaine et des « barrières ont été érigées », a ajouté le ministre.

Pour déterminer l’ampleur de la contamination, des experts, dont ceux de l’Agence internationale de l’énergie atomique, mèneront des études sur place. De nouveaux échantillons ont été prélevés et seraient en cours d’analyse au centre de recherche atomique de Kinshasa. Leurs conclusions seront par la suite remises au Premier ministre Antoine Gizenga. En attendant, la Gécamines, la Société générale des carrières et des mines de la RDC, devrait fournir le matériel nécessaire pour déblayer les minerais.

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