Des ONG fustigent un projet de censure en Afrique du Sud


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Les trois principales organisations de défense de la liberté de la presse d’Afrique du Sud, le Forum national des journalistes sud-africains (SANEF), la section sud-africaine de l’Institut des médias d’Afrique australe
(MISA) et l’Institut pour la liberté d’expression (FXI) ont
condamné l’intention du gouvernement d’imposer une censure
directe à la presse écrite et électronique.

Ces trois organisations ont souligné que ce projet allait à
l’encontre de la clause sur la liberté d’expression de la
constitution. La loi sur les films et publications qui règlemente les films et publications autres que ceux des médias d’information par des mesures de censure et de classification qui déterminent les groupes d’âge auxquels il est interdit de visionner certains films et quelles publications doivent être prohibées, va être amendée par le projet de loi 2006 sur les films et publications.

Une clause de cette loi exempte les médias d’informations de ces dispositions ce qui permet à la presse écrite et privée de travailler librement sans aucune ingérence de la part des autorités ou sans que ses produits soient censurés avant leur publication. Mais le ministère de l’Intérieur a proposé sans avertir ni consulter les personnes concernées que cette exemption sera supprimé dans le cadre de l’amendement de cette loi.

Les organisations indiquent pour leur part que le secteur de la presse est réglementée par des institutions telles que le Médiateur de la Presse et la Commission des plaintes sur les diffusions, auxquels les médias rendent des comptes en cas de violation de l’éthique et des autres obligations de leurs codes de conduite.

« Le Gouvernement souhaite censurer la presse »

Par conséquent, elles estiment qu’il n’est pas nécessaire que le Conseil sur les films et les publications usurpent cette fonction, en soutenant que « la seule raison qui peut expliquer cette décision du gouvernement est qu’il souhaite censurer la presse ». « Si cette propositions est acceptée par le Parlement, la conséquence sera que la presse écrite et électronique seront soumises aux ordres du Conseil sur les films et la publication.

« Les effets pratiques de cette mesure seront que la presse sera soumise à une censure avant publication, probablement imposée pour purger une grande partie de ses informations et la soumettre à des procédures qui vont empêcher les journaux d’être distribués quotidiennement ou hebdomadairement ce qui va entraîner un retard de la publication des nouvelles », ont soutenu les organisations
dans un communiqué conjoint.

« Le fait que ce projet de loi prévoit des dispositions pour cette exemption importe peu, puisqu’imposer cette mesure à la presse équivaut à lui faire chercher une autorisation de publication.

Le SANEF, la section sud-africaine du MISA et le FXI sont aussi extrêmement préoccupés par la reclassification des publications proposée dans le cadre de ce projet de loi, des aspects qu’ils considèrent comme inconstitutionnels puisqu’ils vont fortement accroître la censure du contenu.

Ils soulignent que la date-limite fixée au 10 août pour la
présentation publiques de leurs objections est prématurée mais ils vont demander de s’exprimer devant le parlement.

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