Algérie : quel poids de l’opposition sur la scène politique locale ?


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Au final, l’opposition en Algérie, structurée dans ce que l’on appelle l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ISCO), ne l’est que de nom au regard du manque d’initiatives en mesure de sonner le glas du pôle dirigeant qui s’attire de plus en plus des volées de bois vert.

Par Kaci Racelma.

En Algérie, ceux qui ont le génie de canaliser les énergies et d’apporter des correctifs politiques nécessaires au mode de fonctionnement du système du pays ont fini par courber l’échine. Pas pour se conforter dans la piètre opinion qu’ils ont sur le pouvoir du pays mais pour s’y aligner et verser dans l’affairisme et le copinage qui ont le vent en poupe comme mode de gouvernance.

Et les masses populaires n’en sont pas inconscientes. Pour preuve, la sourde oreille et l’indifférence sont réservées à chaque sortie des différentes formations qui animent le paysage politique du pays. Le plus vieux parti d’opposition, à savoir le Front des forces socialistes (FFS) n’y échappe pas. Ses capacités de rassemblement se réduisent comme une peau de chagrin et ses mots d’ordre d’antan ne convainquent aucun parmi le commun des mortels.

Ceux qui faisaient s’articuler leur crédo autour des principes démocratiques comme le parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie(RCD) voit son cachet politique s’effacer aussi progressivement parmi la base militante. Les islamistes comme le front pour le changement, le mouvement de la société pour la paix et même le mouvement pour la réforme nationale ne s’en différencient point. Ils semblent n’avoir que leurs dirigeants pour continuer dans ce qui s’apparente à un militantisme. Les organisations de la société civile, à l’instar de celle défendant becs et ongles les droits de l’Homme, sont loin d’être également en odeur de sainteté avec le peuple qui cherche fébrilement ses marques.

Panne d’initiatives à moins d’une année des élections législatives de 2017

L’instance de concertation et de suivi de l’opposition (ISCO), qui rassemble plusieurs partis politiques, toute couleur confondue, a tenu, il y a trois jours seulement, sa réunion à Mazafran, à quelques lieux d’Alger. Rien n’y peut être retenu excepté les constats et les lamentations qui n’apportent rien à la vision citoyenne sur un régime qui ne cesse de multiplier les incuries aussi bien sur le plan politique que socio-économique. Face à la crise multidimensionnelle et au resserrement de l’étau socioéconomique, l’opposition n’a rien décidé quant à sa position de la prochaine joute électorale qui verra encore les partis au pouvoir, le front de libération nationale et le rassemblement national démocratique, s’enraciner davantage.

Seules les manifestations sporadiques ici et là à travers les différentes régions restent annonciatrices d’un ras le bol qui se traduit par l’usage de la violence. En raison de l’impossibilité d’acheter la paix sociale, puisque le pays traverse une période de vache maigre, la peur d’une explosion sociale plane toujours. « La peur de voir le pays virer dans la violence n’est pas sans raison puisque le peuple n’a confiance en personne. Cette crise de confiance peut être fatale à la cohésion sociale et à la contrôlabilité de segments sociaux.

Ni le gouvernement en place ni les partis d’opposition ne semblent capables d’allumer les mèches de l’espoir chez le peuple livré à lui-même », nous fait remarquer un cadre d’un parti politique sous couvert de l’anonymat

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